Mon nom est Personne par Kroakkroqgar

La réussite de ‘Mon nom est Personne’ tient à l’intelligence de son hommage aux westerns. Au-delà de l’inspiration esthétique et des réflexes de mises en scène du genre, le film aborde avec virtuosité le thème même de l’hommage et des idoles du far west.

En partie réalisé par Sergio Leone, la filiation de ‘Mon nom est Personne’ avec les classiques du réalisateur est évidente. La scène d’introduction, à la tension étouffée, en est la marque la plus flagrante. Mais le compositeur Ennio Morricone est également de la partie, et il n’hésite pas à s’auto-parodier avec intelligence (le thème du duel tiré de ‘Il était une fois dans l’Ouest’), ou à reprendre le thème ‘Ride of the Walkyrie’ de Richard Wagner.

On retrouve également des caractéristiques récurrentes de western, tirées cette fois à leur extrême. L’homme sans nom habituellement incarné par Clint Eastwood prétend ici s’appeler Personne et la fascination pour la vitesse des protagonistes entraîne une surenchère qui les rend presque surnaturels. Certes parodique, le film ne tourne jamais ces codes en ridicule, mais s’en sert pour servir un scénario particulièrement inspiré.

En effet, à la manière de l’hommage que l’œuvre rend aux westerns antérieurs, le personnage de Personne éprouve une grande admiration pour Jack Beauregard. Et même s’il se sait supérieur à son mentor, il lui offrira la postérité qui lui ait dut. La métaphore du monde cinématographique est palpable, et l’œuvre offre là un cadeau vibrant à toute une génération de réalisateurs.

En outre, l’intrigue est tout à fait satisfaisante, et la chute final est fortement sympathique. On regrettera seulement quelques passage peu pertinent (le duel de tir au bar, les sifflements aux toilettes) et le recours un peu évident à une accélération de l’image pour illustrer la vitesse de Personne. En revanche, le duo formé par Henry Fonda et Terence Hill est excellent.

Un superbe hommage aux westerns.