Un chinois, maître de kung fu, arrive au Texas en voulant devenir cowboy et doit faire face au racisme ambiant. Voilà un de ces sujets absurdes mais pas tant que ça, cousus de fil blanc mais pas tant que ça, remplis de clichés mais pas tant que ça qui font la joie des westerns spaghetti. Et le résultat est réussi. Evidemment les moyens sont visiblement pauvres donc on voit les grosses ficelles mais les affrontements sont réjouissants et savent se renouveler jusqu'à ce combat final qui fait monter la sauce et n'est pas expédié en trois coups de pied sautés. Evidemment le scénario est manichéen mais Chen Lee remplit à merveille son rôle de Candide au pays du western spaghetti où, si tout le monde n'a pas la gueule de Klaus Kinski (qui fait une apparition courte mais tout à fait réjouissante dans son rôle de psychopate qui nous fait enfin douter de l'invincibilité de Joe) et Lee Van Cleef, les vrais gentils au coeur tendre sont rares. Pour finir, il y a une BO qui fait du Ennio Morricone, il y a du sang mais sans grand jaillissement sans queue ni tête, il y a des grands sentiments, il y a de l'humour, il y a des ralentis parsemés avec parcimonie et il y a, à la fois, du kung fu et des cowboys, regardez Shangaï Joe !