Ou la grande différence avec Fanfan la tulipe : L’époque. Non pas celle du récit mais bien celle de la sortie du film. Mon oncle Benjamin sort peu après Mai 68, Fanfan la tulipe post Les Nuls. Il voudrait utiliser l’élan glorieux de Mission Cléopâtre mais se vautre constamment dans le non-gag, appuyé, répété, vulgaire. Sans parler de la mise en scène lourdingue de Krawczyk ; Pas étonnant qu’il soit le moteur de Taxi 2 celui-là. Dans l’un on enfile donc les bites/couilles/chattes comme des perles, les pointes homophobes et misogynes quand l’autre déballe son défilé de nichons, embrassades de culs et autres ambiguïté sexuelle avec un certain équilibre. Molinaro cultive le divertissement lourd (Surtout durant l’hystérique première partie) mais parvient à se poser et laisser libre cours à ses acteurs – Brel, Blier, Jade et les autres s’amusent beaucoup. Krawczik est lui à la moquerie, l’autosuffisance beauf. Et ses acteurs sont tous plus nuls les uns que les autres. On a les époques qu’on mérite. Bon après, sans faire de comparatif avec la bouse ultime, Mon oncle Benjamin ce n’est tout de même pas terrible.