Une ode à la liberté et à la gauloiserie, souvent jubilatoire mais parfois un peu lourde sur la durée, à l'image de la prestation de Jacques Brel, qui trouve un rôle à sa mesure mais affiche quelques limites en tant que comédien.
"Mon oncle Benjamin" manque en outre d'un scénario plus solide afin de charpenter ses mille péripéties décousues, mais reste une comédie fort sympathique, au virage des décennies 60 et 70.
Le film est l'adaptation d'un roman de Claude Tillier écrit au XIXème siècle, pendant la Restauration, dont le narrateur conte les aventures de son oncle Benjamin, un homme qui vécut au XVIIIème, peu de temps avant la Révolution Française. Ce procédé narratif est vaguement repris dans la version ciné, mais en offrant une présence très anecdotique au fameux neveu.
Par son rythme effréné, son énergie et sa liberté de ton, le film d'Edouard Molinaro pourra évoquer certains titres en costumes de ses contemporains Philippe De Broca ("Cartouche") ou Jean-Paul Rappeneau ("Les mariés de l'an II"), voire Michel Deville ("Benjamin ou les mémoires d'un puceau").
Un mot sur le casting, qui participe à la bonne tenue de cette comédie populaire : parmi les nombreux personnages pittoresques qui entourent le héros, on citera ainsi Claude Jade, Paul Frankeur, Rosy Varte et Bernard Blier, sans oublier l'inénarrable Paul Préboist.