Il n'y a rien de pire qu'un réalisateur se croyant intelligent alors qu'il ne l'est pas du tout : c'est incontestablement le cas de Gérard Lauzier. Alors que celui-ci voulait probablement nous offrir une chronique tendre et généreuse, voilà qu'on a surtout l'impression d'un scénario écrit en cinq minutes dans l'avion amenant à l'Ile Maurice et d'un cinéaste n'ayant absolument RIEN à dire. Et quand j'écris RIEN, c'est bien RIEN. J'ai rarement vu un film aussi vide de sens, ridicule, affligeant, voire parfois insupportable. Pour tout vous dire, il y a une scène qui sonne à peu près juste, et un personnage relativement touchant : celui interprété par une Catherine Jacob qui est la seule à s'en sortir avec les honneurs.
Le reste n'est que clichés, échanges pitoyables entre un père et une fille aussi gonflants l'un que l'autre (mention spéciale à Marie Gillain, même si sa prestation n'est pas vraiment à remettre en cause), le tout appuyé par un quiproquo digne des pires vaudevilles du théâtre de boulevard. Mais le pire, c'est que ce mensonge orchestré par la charmante fifille va faire TOUT le film, sans jamais (ou presque) faire avancer une intrigue déjà incroyablement inintéressante, à l'image de l'insipide relation qu'entretiennent Véronique et Benjamin. C'est simple, j'ai beau trouver quelques infimes circonstances atténuantes au résultat, les bras m'en tombent devant autant de bêtise et de vacuité, que conclue magnifiquement un dénouement assez minable, parfaite continuité de ce qui nous avait été offert jusque-là. À fuir !