Nanti d’une sale réputation (mais on a l’habitude avec les comédies françaises), Mon Poussin se révèle plutôt une bonne surprise. On ne se trouve certes pas face à une grande réussite du genre mais à un résultat franchement plaisant et, surtout, globalement plutôt drôle. Si le concept du film bascule à la moitié pour se concentrer sur les relations détériorées des parents, autrement dit pour retrouver des chemins balisés dans la comédie depuis de très longues années, la première partie est franchement drôle. Portée par ses acteurs tous plutôt à leur avantage, cette comédie qui débute en entrant dans le vif du sujet est globalement bien vue. Les parents qui gèrent à leur façon le chagrin d’amour de leur aîné avec le décalage qu’on imagine, l’idée est plutôt bonne et bien traitée.
Au fur et à mesure qu’ils s’immiscent dans la vie de leur fils, les parents vont cependant voir leur couple se lézarder et la situation va finir par s’inverser. Cette inversion, si elle est moins pertinente et déjà vue (on pense notamment à l’humour vachard de Papa ou maman), arrive, et c’est bien l’essentiel, à maintenir le cap. Le film est en effet toujours amusant avec quelques bons gags et de bonnes trouvailles. Bien entendu, les clichés abondent (l’excentricité et l’excès général des jeunes, la maladresse des parents), mais la cohabitation des gros gags qui tachent et d’une certaine tendresse est plutôt bien gérée. On flirte avec le côté fleur bleu et l’humour potache pour réussir, malgré tout, à dresser un parallèle amusant entre les déboires amoureux selon qu’on ait vingt ans ou cinquante ans.
Le potentiel comique du trio d’acteurs fait le reste, Pierre-François Martin-Laval se révélant particulièrement juste dans un rôle où il semble éloigné de son personnage habituel. Isabelle Nanty est (et c’est heureux) autrement plus à son aise que dans Les Tuches tandis que Thomas Solivères incarne parfaitement le jeune homme débordé par ses différentes émotions. En clair, c’est une comédie vraiment sympathique qui dépasse allègrement bon nombre de ses concurrentes.