Le genou signifie la capacité à lâcher, à céder et voir à reculer car c'est une articulation qui ne peut se plier que vers l'arrière. Et lorsque nous avons mal au genou, on peut imaginer que nous avons la difficulté à accepter un événement de notre vie et la guérison passe aussi par ce chemin psychologique.
C'est toujours difficile de parler de soi et je ne suis pas du genre à me plaindre ou à me dévoiler. Mon roi et sa critique m'éviteront une thérapie car en voyant ce drame psychologique coécrit et réalisé par la cinéaste Maïwenn (Pardonnez-moi, Polisse), du moins grâce à l'une des premières séquence symbolique, dès la troisième minute avec l'héroïne et l'un des médecins du centre. Blessé au genou également, je l'ai visionné attentivement plusieurs fois avant de pouvoir enfin taper quelques lignes de délivrances. Je vais donc suivre tout doucement le chemin de la guérison physique maintenant que j'ai réglé certains problèmes professionnels qui sont devenus trop de problèmes personnels. Pourquoi fallait-il tomber sur cette œuvre de psychologie de comptoir à un moment pénible de ma vie, le destin, une prédiction ou la fatalité cinéphilique !
Lorsque Tony est admise dans un centre de rééducation, il n'y a pas que son genou qui est en morceaux. Dans sa retraite douloureuse, la jeune avocate va se remémoré dix ans de passion en flashbacks gangréner par Georgio, séducteur narcissique, propriétaire d'un restaurant qui a été son roi, son mari et son étranger. Mon roi c'est la rencontre coup de foudre d'un couple, de l'histoire d'amour naissante au mariage jusqu'à la naissance du fils Simbad et le break.
Et avec ses conflits obligatoires du couple et autres faux-semblants, cachoteries judiciaires, tromperies sexuelles entre deux amoureux de la vie, la reine c'est la touchante actrice et réalisatrice Emmanuelle Bercot (La Classe de neige, Les Filles du soleil) qui gagna le Prix d'interprétation féminine à la 68e édition du Festival de Cannes en 2015 et son roi ténébreux c'est le charismatique Vincent Cassel (Dobermann, L'Empereur de Paris). Une histoire d'amour-haine, une passion destructive et compliquée sur plusieurs années, d'un couple qui se consume en ayant un enfant malgré la tempête.
Au casting dramatique, Louis Garrel (Les Amants réguliers, Un peuple et son roi), Isild Le Besco (Sade, La Belle Occasion), Chrystèle Saint Louis Augustin, Patrick Raynal (Encore, N'importe qui), Paul Hamy (Elle s'en va, 9 doigts), Yann Goven et Norman Thavaud (Pas très normales activités, Alibi.com).
Et, et tu veux que je te donne mon téléphone... tiens !
Lors d'une descente de ski, Marie-Antoinette, dite « Tony » se blesse au genou. Pendant sa réadaptation, elle se remémore son passé. Un soir, elle est sortie dans une discothèque avec son frère et sa belle-sœur, elle y croise Georgio, une connaissance de sa jeunesse. C'est le coup de foudre presque immédiat entre ces deux êtres passionnés. Une intensité qui finit par créer des frictions et de la jalousie. Surtout depuis que Tony est enceinte et que Georgio s'occupe d'une ancienne conquête dépressive. Au fil des pleurs, des cris, des engueulades et des réconciliations, le couple se rapproche et s'éloigne, mettant à l'épreuve leurs sentiments.
Tu comprends c'est comme dans la chanson de Léo Ferré ; Avec le temps, va, tout s'en va, qu'on se sent blanchi par les années perdues, on est seul mais pénard !
Percutant portrait d'une passion dévorante comme il en a tant d'autres, les personnages sont bien sûr trop hystérique et égocentrique mais les deux interprètes principaux s'en donnent à cœur joie, mention spéciale au personnage secondaire très drôle du petit frère de Tony interprété par Louis Garrel, toujours là pour soutenir sa sœur et ramasser les pots cassés. On prend un plaisir évident à suivre ces deux âmes blessées sur plus de deux heures de métrage, dont la relation comprend autant de hauts que de bas. Si les événements sont racontés du point de vue de Tony, c'est de Georgio que nous obtenons le portrait le plus précis. Le roi c'est bel et bien lui, dans toute sa gloire, un drôle de pervers narcissique, enjôleur et manipulateur. Un récit intro et rétrospectif où n'importe quelle raison est bonne pour crier, hurler et s'engueuler mais qui semble tant parler d'elle, de lui, d'eux, de nous, de moi. Nous serons les vainqueurs !
Abandonne ceux qui s'abandonnent !