Une invitation au voyage et à la découverte

La famille de Mahito et de Mei vient d'emménager dans la campagne japonaise. Une forêt jouxte leur habitation et dans cette dernière se dresse un arbre mystique. Attirées par leur soif de découverte, elles vont s'y aventurer et pénétrer dans un monde à la frontière entre le réel et l'imaginaire.

Un récit de la jeunesse et de la vie

Ce film est une invitation à retrouver l'enfant qui est en nous. Il glorifie la curiosité qu'un enfant a et d'ailleurs il y a des scènes qui font l'éloge de cette curiosité, celle qu'un adulte a oublié. Par exemple dans la scène où Mei veut montrer à son père le chemin qui mène à Totoro on se rend compte qu'être petit (on gagne en agilité dans le tunnel exigu) au sens premier du terme est un avantage considérable. Mei voit et sent des choses merveilleuses que personnes ne perçoit. Ainsi je dirai que le monde de Totoro est peut être seulement réservé aux enfants, le fait de grandir rend ce monde inaccessible.

Un univers riche et varié

Le cadre se passe dans la campagne japonaise, c'est un cadre de vie idyllique et bucolique : on a envie d'y être, on a envie de découvrir cette campagne magnifique. D'autant plus que la sensation du vent est merveilleusement retranscrite à l'écran et il en va de même pour la pluie, en tant que spectateur on est touché par ce dessin quasiment organique et propre à Miyazaki.

D'ailleurs on retrouve les marques de fabrique de Miyazaki avec des animaux fantastiques comme les noiraudes et surtout le magistral chat bus, qui fait très penser à l'esthétique du chat d'Alice au pays des merveilles. La Bande-son iconique (et les effets sonores) du film rend cet univers magique même si cette dernière prend une place trop prépondérante comparativement aux autres sons (moins mémorables pour le coup).

Ce qui est moins réussi

J'ai trouvé que le scénario était un peu moins développé que dans un autre Miyazaki. On est dans un film purement contemplatif, il n'y a pas de réels enjeux et on ne comprend pas bien l'intérêt de la mère qui est malade mais qui n'a pas non plus une maladie incurable alors même que la narration et la mise en scène du début nous fait penser qu'elle est morte.

Ensuite j'ai trouvé que les personnages étaient un peu moins intéressants comparés aux autres ghibli. Alors que d'habitude on a le droit à un PP charismatique, puissant et quasiment surhumain (château dans le ciel, garçon et le héron etc.) là ce n'est pas le cas : j'ai en effet trouvé la fillette peu intéressante et même voire énervante. Et je trouve cela dommage étant donné que les personnages sont l'une des forces du studio d'habitude. Le père est également mou, terne et fade et on ne comprend pas trop l'intérêt du garçon (Mahito). A l'inverse Totoro a peu d'apparitions (3) mais elles sont bien dosées et justifiées apparitions).

Conclu

Je pense que je suis un peu trop âgé pour apprécier ce film (qui est d'ailleurs fort court et un peu trop court à mon goût) à sa juste valeur et c'est d'ailleurs peut être le message du film (cf un récit de la jeunesse et de la vie). Cependant il est vrai que ce film est une invitation au voyage et à la découverte et il arrive à nous immerger à ce dessein là. Dans la réalisation, dans l'univers et dans le choix des personnages ce film ressemble beaucoup au voyage de Chihiro (PP et scène d'emménagement au début).