Film coup de poing présenté au festival de Cannes 2016, Money Monster, le quatrième long-métrage de Jodie Foster, tient toutes se promesses.
Lee Gates (George Clooney), présentateur vedette tape-à l'oeil d'une émission de tv consacrée à la finance, et grand gourou en matière de conseils d'investissement boursier, voit sa personne, son émission, et son équipe prises en otages par Kyle (Jack O'Connell), un livreur lambda qui a perdu toutes ses économies et a réussi à s'introduire dans le studio d'enregistrement avec un pistolet et une bombe. Patty (Julia Roberts), la réalisatrice de l'émission, tente de "driver" Lee depuis la régie, grâce à l'oreillette, afin de ne pas laisser la situation dégénérer davantage, et cherche le moyen de calmer le preneur d'otages sans se faire voler le contrôle de la situation par des forces de police dépassées.
Jodie Foster parvient, grâce à une excellente direction d'acteurs, et à une mise en scène et un montage intelligents, à nous tenir en haleine pendant l'heure et demie que dure le film, tout en nous faisant réfléchir sur les rouages de ce qui fait tourner l'économie mondiale et sur les travers desdits rouages.
Comment la finance et la spéculation fonctionnent-elles? Quels moyens sont-ils utilisés pour gagner en efficacité et en rendement, et que se passe-t-il quand les mécanismes en question déraillent ou sont détournés?
Qu'est-ce qui pousse les petits porteurs à investir dans telles ou telles valeurs, et pourquoi? Et surtout quelles en sont les conséquences? Qui peut être tenu pour responsable, si même quelqu'un peut l'être, quand le système produit des bugs?
En n'étant jamais trop technique, mais jamais trop superficiel non plus, Money Monster nous fait réfléchir, rire par moments, mais bien souvent jaune, et trembler, frissonner pour des personnages auxquels on ne peut que s'attacher à mesure que le vernis craque et que leur humanité transparaît, et ce sans tomber dans un manichéisme facile.
Un excellent film, à ne pas rater!