Jodie Foster réalise un thriller à grand renforts d’effets de caméra, de tension musicale et d’échanges de regards dramatiques. Sur le fond le scénario de Money Monster est assez classique et plutôt prévisible, et vire parfois dans l’excès de clichés comme la dépistions des hackers ou la remontée pédestre jusqu’à la Bourse de NY. Très bien rythmé, sans temps mort, et avec un casting de haute volée, on ne s’ennuie pas. L’intérêt du film réside cependant davantage dans sa mise en scène du cynisme humain.
Une réalisatrice qui n’oublie pas de bien cadrer, un présentateur qui fait un flop quand il questionne son audience sur la valeur de sa vie, un financier sans scrupules, une population à la fois voyeurisme, opportuniste mais également crédule, à l’attention superficielle, laissant ainsi une tristesse amère à la fin quand le monde reprend ses activités (et son babyfoot) comme si rien ne s’était passé.
Au delà du thriller d’action, c’est donc le caractère ambigu du film qui capte l’attention de nous spectateurs, et nous permet de passer un bon moment.Les personnages sont savamment écrits dans leur imperfections et leurs vicissitudes, que ce soit la victime preneuse d’otage ou la réalisatrice menacée de perdre sa poule aux œufs d’or qui pense malgré tout au audiences.
La limite du film vient de ne pas chercher à analyser ce qu’il montre, et s’arrête à l’accumulation. Le film se finit sur une musique légèrement plus enjouée, tandis que le tandem Roberts-Clooney se demande comment ils pourront surenchérir la semaine suivante. La remise en question de ces deux rouages du capitalisme n’aura donc duré que le temps de la prise d’otage, élément au final jugé insignifiant face aux enjeux de l’infotainment et du monde moderne. On peut donc se demander que retirer de Money Monster.