Plus tôt dans l’année, on s’est tapé dessus avec un ami pour savoir si le film The Big Short est oui ou non ce que mon pote appelle lui-même un film militant. Il y en a des films militants, mais produit par Universal et Brad Pitt, avec Christian Bale et Ryan Gosling au casting, je ne suis pas sûr. Bref, là n’est pas le débat.
Certains films Hollywoodiens proposent quand même de « bousculer les codes » en montrant une autre facette de certaines entités. Ici arrive Money Monster, de Jodie Foster (on l’embrasse). La bande-annonce présente un film sur Lee Gates un présentateur télé joué par George Clooney, qui analyse la bourse et indique parfois les « bons plans » à ses spectateurs. Seulement voilà, un jour, il se plante. 800 million de dollars de pertes, dont les 60 000 de Kyle, joué par Jack O’Connell (COOK). Il décide donc de faire irruption sur le plateau de Lee avec une arme et une bombe, qu’il fera exploser si ce dernier ne décide pas de dévoiler en direct la vérité sur les malversations de Wall Street qui s’engraisse sur les économies des petites gens.
Pas mal ! Ca promet, d’autant que je ne connais pas les positions de Jodie Foster sur la Bourse ou ce genre de chose, ça se trouve elle va se faire la main là-dessus tout en commençant à dézinguer ! Ah. Ahah.
Bin non. En fait, le film nous fait un faux-suspense dans les deux premiers tiers à base de conversations téléphoniques où le spectateur n’entend qu’un côté, et du coup il sait jamais à quoi s’attendre. Tout ça pour en fait nous expliquer que (PLOT TWIST) tout cet argent perdu bah… il a été volé, par une seule et même personne, qui réussi la perf’ de se faire filmer avec un rebelle africain par une caméra de surveillance alors qu’il prétend être en Suisse. En plus c’est Simon West qui joue le voleur en question, autrement dit McNulty. Putain, au niveau du symbole c’est énorme.
Oui bon je plaisante hein, mais tout ça pour vous dire que ce que le film présentait comme une critique des dessous de Wall Street, tout ça est annulé par le fait que c’est la faute d’un seul type. Sans suggérer qu’en réalité ils font tous plus ou moins la même chose (On embrasse Bernard Madoff s’il nous regarde). Le scénariste ne fait même pas l’effort de nous faire croire qu’il symbolise en fait tous les traders. Non non, vraiment, c’est que McNulty qui fait ça. Bouuuh McNulty.
La seule qualité est le casting, ils font tous le taff et c’est pas mal. Même Gus Fring est passé faire un coucou pour un plan ou deux. La réalisation fait elle aussi son boulot, mais est-ce vraiment une qualité, ou juste le minimum syndical ?
Tout ce qui précède les aveux du méchant est donc assez barbant, tant pour celui qui voulait voir la fameuse critique, que pour ceux qui voulait voir un film suspense. C’est ni l’un ni l’autre. C’est pas grand-chose. Un film sans ambition mais prétentieux qui ne raconte pas grand-chose. Pas, mais alors pas du tout militant.