N'ayant malheureusement vu que la version d'une heure et demie et non pas celle en deux parties durant soixante minutes de plus, je devrais me limiter à cette première, au demeurant fort intéressante. J'ai même été rapidement surpris par la qualité de l'entreprise, polar complexe et parfois envoûtant, offrant une étonnante densité à ses personnages, le tout soutenu par une mise en scène sobre mais précise, offrant au passage quelques très bons moments de suspense. Il est devenu rare de croiser un téléfilm avec une belle atmosphère, et ce sans que l'enquête n'en pâtisse jamais, le dénouement s'avérant d'ailleurs difficile à deviner.
Car au-delà de l'identité du coupable, c'est avant tout le motif qui surprend et nous plonge dans un profond malaise et surtout une profonde tristesse. Sans en dire trop, il est toujours douloureux et émouvant de voir autant de destins brisés pour une raison aussi ancienne et évitable. Douloureuse et émouvante, la fin l'est également quant à ce qu'elle exprime, le regard d'Ashley Pearce se faisant alors presque tendre sur le meurtrier. Bref, pas de révolution, mais une œuvre intelligente, sensible, brillamment interprétée (Robert Carlyle et la très belle Claire Skinner en tête) et subtilement menée : rarement replongée en enfance aura été aussi marquante.