Que raconter de la vie du Grand Charles Aznavour. Mille et une chose, tant son histoire rencontre l'Histoire de la Musique Internationale. Grand par le prestige, mais petit en taille. Habité par ses textes, habillé par ses époques. Charles Aznavour était le caméléon qui pouvait se rendre à toutes les tables, des plus luxueuses aux plus modestes. Alors à quoi ressemble son biopic ?
À un hommage à Aznavour et à Aznavourian. Un film de cinéma inégal qui fait voir l'impact qu'a eu cet artiste sur la vie de milliers de personnes en leur donnant vie à travers ses mots et ses mélodies. Les acteurs sont habités et bien dirigés, Tahar Rahim en tête de liste. Le maquillage et les costumes aident, mais la voix est là, le geste est précis, et il a du ressort ! Mention spéciale pour le père de Charles, joué par Hovnatan Avédikian, superbement interprété ! Les plans séquences au drône sont superbes, comme le fait d'avoir incorporé rock, rap us, et carrière internationale d'Aznavour. Le film a mis l'argent intelligemment dans ses costumes, ses figurants, sonaquillage et coiffure, ses décors, et cela est à souligner !

Malgré cela, ce long metrage est inégal. On entend le duduk, on voit le réfugié, on voit les sacrifices entre sa vie privée et sa carrière professionnelle, on voit ces histoires avec Pierre Roche et Édith Piaf. Mais quel film veut on raconter ? Une spectatrice à la fin de la séance disait qu'elle s'attendait à ce que le film continue à la fin. On est bien devant ce film ! Pourquoi cette impression ? C'est que le film lance beaucoup d'arcs narratifs sans les finir. Les apparitions de personnalités de la musique, et les images d'archives à la fin, utiles à ces arcs narratifs, ne font qu'appuyer un peu plus l'arc non-terminé.
Et c'est frustrant car on passe un bon moment devant ce film qui a été fait avec cœur et amour (comme La Vie Scolaire et Patients avant cela).

Pour finir, je pourrais comprendre les avis de ceux qui verraient une certaine linéarité dans le récit, et qui souhaiteraient reprocher à cette bande originale de passer de titre en titre comme un jukebox. Mais ces partis pris font partis de la vision assumée des auteurs, et sont cohérents dans la narration. On comprend les rapprochements que veulent faire les auteurs-réalisateurs entre la vie d'Aznavour, et ses textes. Que même s'il dit être un comédien sur scène, il se raconte dans les mots qu'il interprète. Et c'est peut être ça la vrai beauté de ce film. Des musiques qui parlent de sa vie, tourmentée, mais qui lui ont permis d'affronter bien des épreuves. Et qui doivent nous inspirer nous aussi, à croire en nous-même, bien au delà de nos amis, nos amours, nos emmerdes. Si Charles l'a fait, si Fabien, Medhi, Edith, Pierre, Tahar, Bastien, Marie-Julie l'ont fait, alors nous pouvons le faire !

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le 8 sept. 2024

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