La vague des biopics musicaux, s’assèche à force d’être exploité, et s’enlise dans une formule approuvée mais désormais usée.

Avec redondance, le récit épouse la chronologie d’une page Wikipédia animée, où les grands succès de l’artiste sont égrenés sans souffle narratif ni véritable point de vue. Un académisme figé, où l’artifice des reconstitutions étouffe l’élan émotionnel, condamnant l’œuvre à une froideur déconcertante.

Tahar Rahim, habité par une sincérité indéniable, reste prisonnier d’un jeu trop dépendant du travail de maquilleurs et costumiers. On perçoit son effort, mais il ne transcende jamais totalement le cadre. Certes, quelques épisodes, comme sa rencontre avec Piaf, éveillent une fugace fascination, mais la plupart des révélations musicales manquent de densité, réduites à de simples notes éparses dans un récit sans tension.

Le film, dans sa première moitié, choisit une ligne droite pour narrer l’ascension de l’artiste : une montée vers la gloire dénuée d’obstacles narratifs significatifs, privant l’œuvre d’un conflit dramatique essentiel. Les zones d’ombre, pourtant riches en potentiel, ne sont qu’effleurées, résumées à quelques relations et interactions bâclées.

La quête d'excellence, obsessionnelle et méthodique, est montrée, avec application, mais sans jamais en interroger les implications profondes. Dans sa seconde moitié, le film s’égare dans un traitement plat de la célébrité, et les promesses de complexité initiale se dissipent rapidement.

Le résultat est une œuvre qui éclaire par moments, mais n'émeut jamais vraiment, empêchant le spectateur d'accéder à l'essence tourmentée d'un artiste en quête de grandeur.

cadreum
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