Le studio Laika revient avec son « Monsieur Link », un film aux techniques d’animation géniales, mais qui accuse une histoire un peu trop fade.
L’explorateur Sir Lionel, sorte de croisement entre Sherlock Holmes et Indiana Jones, rencontre un Bigfoot, Monsieur Link, dernier représentant de son espèce, et décide de l’accompagner retrouver ses parents éloignés, les yétis de l’Himalaya.
Laika n’est malheureusement pas le premier studio à explorer le sujet du Bigfoot et des Yétis, particulièrement ces dernières années (Bigfoot Junior (2017), Yéti & compagnie (2018), Abominable (2019), pour ne citer qu’eux), tant et si bien que le thème devient une mode de l’animation en cette fin de décennie, un peu à l’image de la vie aquatique au début des années 2000, avec Le Monde de Nemo et tous ses dérivés (Gang de requin, Oups ! Je suis un poisson, etc…). On en viendrait à se demander pourquoi les scénaristes ne sont pas plus inspirés et pourquoi ils s’évertuent toujours à recopier ce que font les autres.
Quoi qu’il en soit, j’aime bien le studio Laika, et j’ai visionné cette œuvre sans apriori. J’ai aimé la technique d’animation en volume, que l’on pourrait confondre avec de l’animation en 3D, à cause notamment de l’idée (brillante ou navrante) de l’incrustation des visages par des méthodes 3D. En ce qui me concerne, j’aime le résultat, mais je trouve l’approche dommageable, car elle abime le rendu et même l’intérêt initial de l’animation en volume. Qu’importe ce que le public médisant et ignorant en dira, les connaisseurs savent que le travail effectué pour un tel résultat est titanesque, et surtout digne de respect. Les décors sont sublimes, l’ambiance est très soignée, les musiques sympa.
Malheureusement, l’histoire et le rythme n’offrent pas le même résultat. Au final, on ne pourra que regretter le manque de créativité, et plus d’une fois je me suis ennuyé. La séquence d’introduction avec la chasse du monstre du Loch Ness est beaucoup plus captivante que tout le reste du film, quel dommage ! Le final est intense, lui aussi. Reste qu’entre les deux, il ne se passe pas grand-chose, et surtout les personnages peinent à exister et à évoluer. Aussi, ils ne suscitent pas la sympathie, malgré leurs belles définitions. En d’autres mots, les détails et la forme sont soignés, mais le fond et l’intention peine à convaincre, malgré toute la bonne volonté des artistes.
En définitive, le film demeure un divertissement acceptable, que l’on peut classer au milieu du panier, ni très bon, ni vraiment mauvais. En ce qui me concerne, j’ai été plus intéressé par la technique et la beauté des images que par l’histoire et le film en lui-même.
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