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Le film, adapté de la nouvelle « Arigatō » de Yasunari KAWABATA (1899-1972), prix Nobel de littérature en 1968 (1er écrivain japonais), montre un chauffeur d’autocar (Ken UEHARA dont c’est la 5e collaboration sur 9 avec le réalisateur) surnommé Monsieur Merci [il remercie (arigatō) ceux qui le doublent], reliant le port de Shimoda (dans la péninsule d’Izu sur l’île principale d’Honshū) à Tokyo (à 80 km au nord-est, par des routes de montagnes non goudronnées). C’est, encore fois, l’illustration que les bons sentiments (distribution de gâteaux par une vieille dame dans le car, on ne voit jamais les passagers payer) ne font pas les bons films. L’histoire est minimaliste, sans réel enjeu dramatique (paysages qui défilent, répétition des scènes de gens qui montent et qui descendent, pour un mariage ou des obsèques) aurait pu être un documentaire façon Raymond Depardon et en plus court (moins de 78 mn), voire même servir d’interlude à la télévision comme le petit train rébus diffusé entre 1960 et 1963 par l’O.R.T.F. (Office de Radiodiffusion Télévision Française). Certes, le film est tourné en décors naturels, contrairement aux films contemporains tournés en studio pour les scènes d’intérieur ; il s’agit aussi d’un témoignage historique sur l’exploitation des jeunes femmes (thème récurrent au Japon), le recours aux travailleurs coréens pour refaire les routes (la Corée est une colonie japonaise depuis 1905, avant d’être annexée en 1910, situation qui s’est maintenue jusqu’à la capitulation du Japon en 1945) et sur l’avenir des enfants qui naissent (chômage des hommes et travail en ville des femmes chez des familles riches).



bougnat44
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le 18 janv. 2023

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