Le bus magique
Les spécialistes vous diront que le road-movie, terme qui renvoie davantage à un dispositif qu'à un genre, est typiquement américain et né dans les années 60, disons avec Easy Rider (même si...
Par
le 26 sept. 2017
6 j'aime
Le film, adapté de la nouvelle « Arigatō » de Yasunari KAWABATA (1899-1972), prix Nobel de littérature en 1968 (1er écrivain japonais), montre un chauffeur d’autocar (Ken UEHARA dont c’est la 5e collaboration sur 9 avec le réalisateur) surnommé Monsieur Merci [il remercie (arigatō) ceux qui le doublent], reliant le port de Shimoda (dans la péninsule d’Izu sur l’île principale d’Honshū) à Tokyo (à 80 km au nord-est, par des routes de montagnes non goudronnées). C’est, encore fois, l’illustration que les bons sentiments (distribution de gâteaux par une vieille dame dans le car, on ne voit jamais les passagers payer) ne font pas les bons films. L’histoire est minimaliste, sans réel enjeu dramatique (paysages qui défilent, répétition des scènes de gens qui montent et qui descendent, pour un mariage ou des obsèques) aurait pu être un documentaire façon Raymond Depardon et en plus court (moins de 78 mn), voire même servir d’interlude à la télévision comme le petit train rébus diffusé entre 1960 et 1963 par l’O.R.T.F. (Office de Radiodiffusion Télévision Française). Certes, le film est tourné en décors naturels, contrairement aux films contemporains tournés en studio pour les scènes d’intérieur ; il s’agit aussi d’un témoignage historique sur l’exploitation des jeunes femmes (thème récurrent au Japon), le recours aux travailleurs coréens pour refaire les routes (la Corée est une colonie japonaise depuis 1905, avant d’être annexée en 1910, situation qui s’est maintenue jusqu’à la capitulation du Japon en 1945) et sur l’avenir des enfants qui naissent (chômage des hommes et travail en ville des femmes chez des familles riches).
Créée
le 18 janv. 2023
Critique lue 22 fois
D'autres avis sur Monsieur Merci
Les spécialistes vous diront que le road-movie, terme qui renvoie davantage à un dispositif qu'à un genre, est typiquement américain et né dans les années 60, disons avec Easy Rider (même si...
Par
le 26 sept. 2017
6 j'aime
Shimizu explore les contrastes sociaux du Japon dans un road movie rythmé où entre tradition et modernité irradie le merci de la tolérance. Arigatô-san et son sourire plein d'humanité! C'est le...
Par
le 13 sept. 2024
Plus que la vie quotidienne des passagers du car, j'ai apprécié de voir les villages traversés par cette route étroite et en terre battue dans la montagne.
Par
le 30 janv. 2024
Du même critique
Dès les premières images, j’ai senti que le film ne me plairait pas : en hiver, longs plans fixes sur la cime des arbres, sur un bucheron tronçonnant des arbres, fendant les buches à la hache, les...
Par
le 7 déc. 2023
10 j'aime
9
Le scénario a été écrit par Kasuo ISHIGURO, 68 ans, britannique d’origine japonaise et prix Nobel de littérature en 2017. C’est l’adaptation du film « Ikuru » (« Vivre ») (1952) d’Akira Kurosawa...
Par
le 12 déc. 2022
8 j'aime
1
Le film, qui débute le 19 février 2019, se déroule sur deux jours et suit Souleymane (Abou Sangare), livreur de repas à vélo et qui doit passer son entretien, décisif, de demande d’asile auprès de...
Par
le 23 sept. 2024
6 j'aime