Gloubi-boulga sous cocaïne
Il existe dans le paysage cinématographique coréen des films dont on arrive parfois pas tout à fait, si ce n'est pas du tout, à saisir la portée scénaristique, sémantique et cinématographique. Des films qui ressemblent en fait assez à une séance de brainstorming qu'on aurait directement porté à l'écran sans se soucier de la cohérence du tout.
Monster fait partie des ces films.
Au bout de deux minutes, on subit une scène de rêve consternante où l'héroïne voit sa grand mère lui parler dans un soleil à la "Teletubbies". Alors on se frotte les yeux, vérifie qu'on a bien mis le bon film (parce que bon, on s'attendait quand même à un thriller coréen des familles), et le constat qu'on a hélas, pas fait d'erreur, ne se verra confirmé que par le déroulement absolument nonsensique du reste du film.
Si vous me demandiez de résumer l'histoire, vous me prendrez probablement pour un fou tant rien ne colle harmonieusement ici.
Ce qui est le plus incroyable avec ce genre de nanar en Corée, c'est qu'ils sont souvent bien foutus et bien filmés ! On a même ici la révélation de A Muse, Kim Go-eun, qui délivre tant bien que mal une prestation toute pleine de conviction dans ce gloubi-boulga de genre inharmonieux. On priera pour que ses choix de carrière soit plus judicieux à l'avenir.
Si le réalisateur avait déjà commis quelques bouses locales (toutes assez lourdement starifiées, d'ailleurs, comme ici), on peut assez aisément lui décerner la palme du pire film de sa carrière, et ce même en prévision de ce qui suivra (soyons optimiste).
Moi qui pensait que la drogue ne circulait pas en Corée... à la vue de ce Monster, j'ai de monstrueux doutes.