C'est le mot qui vient à l'esprit en sortant de la salle. Monsters n'est pas le film de l'année, mais en une heure et trente minutes il arrive à raconter une très belle histoire, comme celles que l'on avait étant enfant (enfin, les miennes incluaient souvent des monstres), et qui continue de faire rêver même après le final.
Monsters n'est pas un film de Rambo-SF façon ID:4 et élude rapidement son propos politique contrairement à District 9 (le point de comparaison avec ce dernier revient régulièrement sans que cela ne soit réellement justifié, les voies du marketing sont impénétrables...). Á la place, Monsters est un très joli voyage initiatique pour deux personnages parachutés sans plus de modalités dans un Mexique occupé par des pieuvres géantes (peu importe finalement); un road movie amoureux, Out of Africa avec des aliens si l'on devait risquer une accroche.
L'histoire est simpliste, mais l'aventure elle est grandiose, car elle n'hésite pas à faire appel à l'imaginaire face à l'hyperréalisme que nous régurgite Hollywood film après film: Monsters, c'est du Spike Jonze, pas du Christopher Nolan, ça ne risque donc pas de plaire à tout le monde et c'est bien dommage. Si vous vous reconnaissez davantage dans le premier cinéaste, le film sera comme du pain béni après trois mois de régime Dukan pour vous. C'est frais, subtil, très bien filmé et extrêmement bien interprété, le reste n'est qu'imaginaire carburant à pleins gaz pour combler les trous.
Je pourrais continuer à en parler pendant des heures, mais le meilleur reste encore d'aller le voir directement: si vous aimez les très beaux voyages dans la veine de Sin Nombre, avec des mini-Cthulhus en arrière-plan, les histoires simples mais racontées d'une main de chef, si vous ne faites pas confiance au marketing pour vous vendre un film et que vous aimez cogiter (un peu) et vous évader (beaucoup), alors courez au cinéma voir cette petite surprise de fin d'année. Sinon, courez au cinéma quand même, Harry Potter doit encore être diffusé.