Monsters par Film Exposure
Vrai faux film de monstre, « Monsters » a été réalisé pour trois fois rien. Estimant son budget entre 15'000 et 800'000 dollars, la presse spécialisée s'est focalisé sur la prouesse financière en oubliant de juger la qualité du film. Alors oui, les effets visuels et la production design ont de la gueule. Oui, Gareth Edwards a le mérite d'avoir cumulé les rôles (scénario, photographie, décors et bien sûr réalisation). Mais il n'empêche que « Monsters » sonne incroyablement creux.
Se jetant dans la brèche ouverte par « District 9 », Gareth Edwards entend nous proposer une métaphore politique et nous promet de s'intéresser d'avantage à ses personnages qu'aux monstres extraterrestres. Nous étions alors en droit d'attendre que le réalisateur dote son film d'une certaine profondeur, qu'il nous interpelle un minimum par le biais de la science-fiction. Malheureusement pour lui, il échoue là où Bong Joon-ho avait brillé avec « The Host », véritable drame humain déguisé en Kaiju-Eiga coréen.
Ni attachant, ni intéressant, ni même spectaculaire, « Monsters » est une baudruche qui met une heure trente à se dégonfler ! Tels des mannequins articulés, le duo d'acteurs, pourtant en couple à la vie, ne dégage rien. Leurs déambulations dans la forêt mexicaine ne mènent nulle part. Les dialogues sont maladroits et gênants (« t'es-tu déjà entrainé à rire ? » demande-t-elle après avoir traversé la zone la plus dangereuse de la planète). Nous avons beau chercher, au-delà de ses qualités visuelles (et encore, Edwards abuse des flous), nous ne trouvons pas les raisons qui ont enthousiasmé tant de critiques. Certains ont même évoqué « Sur la route de Madison » ou « Lost in Translation ». Si l'on retrouve effectivement le rythme de l'un et le photographe de l'autre, l'émotion et le relief des personnages a disparu !
Au final, nous en retiendrons que l'amour triomphe, mais pas celui des hommes ! Non, l'amour vrai, l'amour pur, celui des poulpes !
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