Après un "Sacré Graal" jouissif et délicieusement digressif, les Monthy Python donnent leur meilleur en s'attaquant cette fois-ci à la vie du Christ, qu'ils parodient de façon intelligente et sans jamais blasphémer.
On retiendra bien évidemment le décalage permanent qui existe entre ces situations et le contexte historique. Je pense notamment à ces nombreux partis anachroniques luttant pour la libération de la Judée du joug romain. Mais, ils n'ont aucun argument valable pour se rebeller et les différentes formations s'entretuent entre elles pour des raisons obscures ! Là est la force des Monty Python : la dénonciation des Hommes, hypocrites et infantiles de façon décalé et hilarante. Ils s'attaquent aussi au fanatisme religieux, quand les gens prennent des sandales ou des gourdes pour des objets divins...
Mais leur force est aussi dans l'inattendu, comme en témoigne cette virée dans l'espace, auprès d'extra-terrestres difformes, dont est victime notre pauvre Brian ! Le côté digressif est également très présent... Tandis que le Christ délivre aux population son message, au loin, des gens qui tentent de l'écouter se bagarrent pour des raisons puérils. Plus tard, des romains ne retiennent plus leur fou rire à l'évocation du nom de l'estimable général romain "Bigus Dickus"...
De même, la richesse de jeu des Monty Python, qui interprètent chacun une galerie de personnages aussi inventifs que désopilants ! Chacun est génial à sa façon, s'appropriant chaque personnage et s'autorisant les excès les plus extravagants !
La fin est formidable. Ils transforment un des moments les plus durs de l'histoire, connu par tous, la crucifixion du christ, en véritable effusion de joie et de bonne humeur, grâce à cette chanson optimiste qui nous redonne foi en l'avenir. On en sort sifflotant, un sourire coin, étrangement heureux. Cette fin possède une étrange alchimie qui nous contamine tous par le virus de la bonne humeur. "La vie de Brian" est une satire intemporelle, à regarder encore et encore !