Ce film est composé d'une suite de saynètes ou de sketches parfois un peu décousus, où chacun des membres du groupe anglais rendu célèbre par son show TV Monty Python's Flying Circus, peut mettre en valeur ses formidables aptitudes comiques, spécialement Michael Palin, Graham Chapman et John Cleese dont les compositions sont hilarantes. Terry Gilliam et Terry Jones se préoccupant plus de la mise en scène qui ne manque pas d'ampleur et d'entrain pour offrir des plans chargés jusqu'à l'outrance par endroits. C'est un peu leur carte de visite.
On retrouve dans ce joyeux fourre-tout au ton surréaliste et iconoclaste des scènes animées qui déja caractérisaient le style de leur show TV.
Avec ce Moyen Age fait de bric et de broc et aux 1001 trouvailles, ce film est le premier long-métrage à scénario relativement linéaire qui part sur une idée de base (la quête du Graal) ; Sacré Graal permet à cette bande d'hurluberlus loufoques de faire exploser leur anticonformisme contre-culturel, leur humour nosensique et leur folie en passant la légende arthurienne à la moulinette, se réappropriant pour mieux les dynamiter, les vertus chevaleresques, la religion, et la quête spirituelle. Leurs délires pythonesques composés en vrac de cataclop en noix de coco, de lapin tueur, de château Aaaaargh, d'énigmes absurdes pour passer un pont (What is your favorite color ? what is your quest ?), de chevalier noir amputé de tous ses membres, de joutes verbales divagatoires ou de chevaliers qui disent "Ni" en réclamant un jardinet... sont d'un humour qui n'appartient qu'à eux, en poussant toute logique jusqu'à l'absurde avec une violence jubilatoire et en endossant une quantité incroyable de rôles tous plus drôles les uns que les autres. Seul Chapman incarne le seul Arthur, "King of the Britons".
De la folie douce à l'humour ravageur qui n'est pas forcément facile d'accès, et qu'il faut voir impérativement en VOST pour les intonations de voix qui accentuent la drôlerie. Sacré Graal constitue une bonne introduction à l'univers de ces trublions foldingues, où il faut tout simplement se laisser emporter par cette joyeuse anarchie.