Après que Dieu lui en ait donné l’ordre, à lui et ses chevaliers, le roi Arthur (Graham Chapman) part à la recherche du Graal, de même que tous ses compagnons.
L’histoire originale est connue. La version des Monthy Python aussi, mais pourtant les deux ne se recoupent que très rarement. Il faut dire que le cadre des légendes médiévales n’est qu’un prétexte pour les Monthy Python à laisser leur folie furieuse envahir l’écran pendant une heure et demie (agrémentée depuis 2002 de la plus courte director’s cut de l’histoire du cinéma, durant 24 secondes…).
Si le résultat n’est pas toujours de la plus extrême finesse, il est difficile de ne pas se laisser entraîner à un moment où à un autre par leur sens de l’absurde extrêmement poussé, tout en britannicité. En effet, il faut vraiment être né de l’autre côté de la Manche pour cultiver cet art du non-sens, en ne basculant que très occasionnellement dans un mauvais goût suffisamment maîtrisé pour être supportable. L’humour se répand en effet partout dans ce film comme un virus dévastateur, mais dans le bon sens du terme – si tant est qu’il existe –, des dialogues savoureux aux situations rocambolesques, servies par des acteurs à l’entrain plus que communicatif.
C’est aussi grâce à leur art de la dérision, qu’elle soit tournée vers les autres ou vers eux-mêmes, que les Monthy Python parviennent à pallier à leur manque de budget et ainsi à nous faire passer un moment hilarant d’où toute forme de cartésianisme est bannie, pour le meilleur mais rarement pour le pire.
Il serait pour autant difficile de faire de ce film un monument du septième art, mais un film culte, alors là, sans problèmes. Un film culte dont chaque scène, où presque, parvient à être parfaitement mémorable, ce qui relève quand même du tour de force... Alexandre Astier ne cachera d’ailleurs pas s’être grandement inspiré de ce sommet de l’humour britannique pour créer ce sommet de l’humour français qu’est Kaamelott.