Would you give your life for a piece of art ?
Ben, pas pour celle-là en tout cas.
La seconde guerre mondiale, vue par Hollywood, admettons. Des Français et des Allemands joués par des Américains, admettons. Un passage peu connu de l'histoire de l'art et de la guerre, et des héros oubliés à qui on rend hommage, admettons.
Sur le papier, ça ne fait pas forcément rêver, mais une tripotée d'acteurs sympas, George en réalisateur (Good Night and Good Luck et Les marches du pouvoir sont plutôt canons), et les différentes critiques historiques lues/vues/entendues m'ont convaincue d'aller le voir.
Bon.
Bon, bon, bon. Enfin, non, ce n'est pas bon.
Très approximatif historiquement parlant (mais je suppose que ce n'est pas vraiment ce qu'on attend de ce film. Ce n'est pas un docu non plus), Monuments Men peine à soulever la moindre émotion : la mort de deux héros n'arrache ni larme, ni regret, ni même de sourire. La fausse histoire d'amour avortée et la lettre pour papa n'émeuvent pas non plus, et le chant de Noël sous la douche tend même à exaspérer quiconque a vécu un tout petit peu aux US à la période de Noël et a entendu cette f****g Christmas song dix fois par jour (dans la rue, au supermarché, à la piscine, à la tv, dans le métro, même SOUS LA DOUCHE PUTAIN)...
Les liens des héros avec les oeuvres d'art sont évoqués de manière "cheesy" et on y croit pas un seul instant. Ils semblent même assez peu professionnels.
On va se demander pourquoi diable j'ai mis 4.
Parce que Bob Balaban, John Goodman, Bill Murray et même Matt Damon font leur job. Ils sont beaux, ils sont bons, ils sont là. Ils sont presque drôles. Surtout Matt Damon, qui dans une salle française, en vo, fait un carton avec son charabia incompréhensible. (mais du coup, je ne peux m'empêcher de me demander comment rendre la vanne à un public non francophone, ou pire, en vf ?)
Parce que les premières minutes, avant le lancement générique, nous font rentrer dans le vif du sujet avec humour, la présentation des personnages est bien amenée et on a envie de croire que ce sera aussi bien tout du long. Mais justement, qu'est-ce que c'est long...
Et parce qu'une scène, à elle seule, sauve la vision très simpliste du reste du film : le déjeuner de Murray et Balaban chez un officier allemand confronté à ses vols d'oeuvres et trahi par la bonne éducation de ses enfants. La tension palpable dans cette scène, tout comme lors du speech final de George au nazi emprisonné, m'a forcée à retenir mon souffle je l'avoue.
Est-il besoin d'évoquer la piètre performance de Dujardin, dont a l'impression qu'il est tellement ravi d'être là qu'il ne peut s'empêcher de sourire, même quand il meurt ? à tout moment, je m'attendais à l'entendre dire "hey maman, c'est moi, avec George et Matt hihihi". Encore pire, il nous ressort ses vannes et ses mimiques d'OSS (qui soit dit en passant, m'avaient beaucoup plus. Dans Oss.). Et la question qui m'obsède... Que fait-il là ? Quel est son rôle ?
Et George, à peine plus convaincant que Cate Blanchett qui campe une caricature d'intellectuelle française au drôle d'accent,
Heureusement que les images sont jolies, que la musique est sympa (sauf Merry Little Christmas...), et que l'histoire est un tout petit peu intéressante (au début).