Moonfall est un film de science-fiction totalement improbable, il ne cherche pas à être réaliste, il est bourré d’invraisemblances, telles que : intégrer dans un vol spatial une personne qui n’a absolument aucun entraînement et en surpoids, faire décoller en cachette une fusée, etc. c’est un peu gros ! Mais si on accepte ce positionnement, on peut se laisser embarquer avec plaisir dans cette histoire folle.
Un beau jour la lune dévie de son orbite, se rapproche de la terre et la planète bleue doit faire face à une situation cauchemardesque. Tout est déréglé, les marées recouvrent les villes, l’activité tectonique augmente : tremblements de terre, irruptions volcaniques se déchaînent, les gens paniquent. Pourtant la gravité de la lune n’est pas assez puissante pour expliquer ces phénomènes…
Moonfall est une fable de science-fiction sur la communication, le rapport à la parole de l’autre, aux événements. Les uns et les autres parlent mais sans être entendus ou crûs. Chacun a sa théorie sur la question et elles se heurtent les unes aux autres.
Il y a Brian Harper, un astronaute. 11 ans auparavant, la mission qu’il dirigeait tourne au drame, il perd son ami dans l’accident. De retour, il explique qu’il s’agissait d’un phénomène inexplicable, mais personne ne le croit, personne ne l’appuie, même pas sa coéquipière Jocinda tombée dans l’inconscience au moment des faits. Personne ne veut entendre ce qu’il dit et il perd tout : sa crédibilité, son travail, sa femme.
Il y a K.C, un looser très intelligent que personne ne prend au sérieux, un théoricien du complot, qui clame que la lune est une fabrication extra-terrestre, une « mégastructure ». Personne ne l’écoute quand il dit : « Notre lune a dû être construite par des aliens. Nous devons établir le premier contact ». Personne ne le prend au sérieux, sauf qu’il a anticipé la déviation de l’orbite lunaire… avant même que la NASA ne s’en aperçoive.
Il y a la NASA qui a découvert une réalité gênante lors de la mission Apollo 11 et qui tait ces informations, classifiées top secrètes depuis lors.
Et il y a Jocinda, devenue directrice de la NASA, qui découvre les secrets enfouis de la NASA, qui voit de ses yeux des images mettant en cause toutes les représentations actuelles de l’univers.
Brian, K.C et Jocinta vont agir ensemble pour faire face à la situation et « sauver le monde ».
Cette fable ne parle pas seulement de communication, à travers elle, à travers ses personnages, ce sont des thèmes essentiels qui sont abordés : notre capacité à entendre l’autre même quand sa parole fragilise toutes les représentations mentales du réel que nous portons ; le rapport à l’autorité : « Vous savez, ceux qui suivent les ordres, ont toujours du sang sur les mains » ; le rapport à la vérité et au mensonge ; le pouvoir de l’argent ; le pouvoir de la peur ; le pardon ; la dévaluation de l’autre, de ce qu’il dit parce que son statut social ou son genre ne le rendent pas crédible ; la solidarité quand le danger est partout ; la capacité des humains à donner leur vie pour que les autres continuent à vivre. Ça fait beaucoup de thèmes, rien n’est vraiment approfondi, mais cela donne une épaisseur à cette folle histoire.
Moonfall est un pur film de divertissement avec une histoire riche en thématiques non approfondies, qui nous entraîne dans une histoire délirante sur un ton tragique et léger à la fois, tout en nous offrant de magnifiques plans visuels et spectaculaires !