Drame social "esthétisé" décomposé en 3 parties, Moonlight démontre qu'il est possible de faire du Cinéma tout en faisait un drame social, ce que nos cinéastes français contemporains ont tendance à oublier. Ils font dans le drame, ça ils le font bien, du moins à la sauce française, une sauce bien fade, mais oublient ce qu'il y a d'essentiel dans cet art, le **C**inéma.
Me faisant de plus en plus croire qu'ils (nos génies de cinéastes) n'ont que très peu de considération pour notre 7ème art avec leurs drames sociaux ultra réalistes/Naturalistes (ce que vous voulez, je m'en ballec.) fades et sans saveur, qui ne laissent pas la moindre trace de souvenirs dans nos petites têtes de spectateurs.
Tout comme de nombreux drames sociaux belges contemporains, Moonlight est un film qui se singularise de par sa forme, il y a un vrai travail effectué sur l'image, sur l'esthétique, offrant des plans, des séquences, des plan séquences, et des images simplement qui resteront certainement gravés dans mon esprit longtemps, très longtemps. De par sa bande son, son écriture, le film est beau aussi, le tout est frappant de beauté, et pourtant triste, à l'image du regard de Chiron constamment noyé de tristesse.
Une tristesse qui se construit en 3 étapes (1. "Little", 2. "Black", 3. "Chiron"), 3 étapes cruciales dans la vie de Chiron, 2 premières étapes pour essayer de comprendre ce qui a fait Chiron, ce qui a déterminé l'adulte qu'on voit dans la 3ème partie.
Dans la première partie, Chiron ou "little" c'est ce gosse sans père, aillant une mère au métier peu recommandable afin de financer son addiction au crack, vivant dans le "Hood" de Miami, au milieu des toxs, des dealers, des putes, de la violence... de la misère en somme.
Le film traite avec justesse de la difficulté, voir de l'impossibilité d'être ce qu'on est, et de devenir ce que l'on "doit" être. Dans la première partie Chiron est "Little", dans la deuxième partie il est "black", mais n'est donc jamais vraiment Chiron, c'est son entourage qui le détermine en permanence et non lui. Les autres c'est qui ? son milieu social, il est selon ce que tolère ce milieu social.
Justement, son milieu ne tolère pas son orientation sexuelle, il est perçu comme sexuellement "déviant" par son milieu, et celui-ci va lui faire comprendre violemment.
La 3ème partie est censée être la partie dans laquelle Chrion est Chiron. Chiron n'est plus un enfant, n'est plus un adolescent, il est adulte. Cependant on remarque qu'il est le fruit de son milieu social, il est le fruit de ses expériences d'enfant ou d'adolescent et de ses rapports avec les autres.
Il est un homosexuel refoulé, ultra matérialiste, jouant les durs et le "baron" de la drogue à Atlanta.
Pourtant son regard est toujours noyé par la même tristesse, regard bouleversant.
Je finis en disant que certains n'y verront qu'un petit drame sentimental tournant autour de l'homosexualité, c'est bien dommage, parce que le film tend à quelque chose de beaucoup plus profond, un film sur l'incapacité des êtres à s'autodéterminer, et pas seulement sur le plan sexuel.