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beauté sauvage, la monstruosité urbaine, masculine et maternelle

Porté par un casting magistral, Barry Jenkins offre une œuvre d’émancipation montrant la beauté sauvage et la monstruosité urbaine, masculine et maternelle.

En trois actes, séparés par des années et des silences, le film éclaire le parcours de Chiron, jeune homme noir qui, sous le poids du regard des autres, peine à se découvrir. À travers lui, le film dévoile les blessures laissées par un racisme systémique, une homophobie insidieuse, les codes d'une masculinité toxique enracinée et le manque de figure parentale.

Chiron est un être de silence, non par volonté mais par contrainte, évoluant dans un monde qui refuse de lui offrir les mots ou les espaces pour affirmer son identité. Ce silence, toutefois, s’ouvre par instants, comme une clairière au cœur du chaos. Un baiser échangé sur le sable, une caresse fugace, un instant suspendu qui, malgré les années, les épreuves et la dureté de la vie, continuera de le hanter, de l’habiter en secret. Une simple chanson, émergeant un soir, suffira à raviver ce souvenir, à ranimer cette flamme enfouie.

En grandissant, Chiron construit une armure, devenant "Black," figure de gangster sculptée par la nécessité de survivre. Pourtant, cette façade de dureté se fissure face à Kevin, révélant une vulnérabilité profonde, une vérité que même le masque le plus épais ne peut dissimuler. Ainsi, le film déconstruit les apparences et redonne à l’intime sa force bouleversante, célébrant la résistance de l’âme face aux oppressions qui cherchent à l’éteindre.

cadreum
8
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le 7 déc. 2024

Critique lue 14 fois

5 j'aime

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