Moonrise Kingdom par J. Z. D.
En allant voir un film de Wes Anderson, j'ai envie de lui mettre dix, et dès le début, j'y ai un peu cru, j'ai beaucoup aimé les premières minutes.
Et puis voilà, neuf, ou huit, j'hésite ; en rentrant je me demandais ce qui faisait la différence entre les films qui valaient à mes yeux largement un dix, La vie aquatique tout d'abord, La famille Tenenbaum et même un peu Rushmore, que j'ai envie de monter après avoir vu celui-là. Evidemment c'est beau, peut être même plus que jamais, c'est beau graphiquement, vraiment, et l'histoire elle-même l'est ; c'est touchant, et drôle, et pourtant il manque quelque chose. Je regardais ce film, si joli et si lisse, et il glissait sur mon visage sans percuter quoi que ce soit de fort, de vrai.
J'ai toujours aimé la naïveté, c'est même un mode d'expression que je trouve un peu magique, mais il manquait quelque chose de vivant dans ces images presque trop faciles. Ce qui fait la différence entre un vague huit ou neuf, et un dix. Il manquait quelque chose de sombre, de beaucoup plus noir. J'imagine que Wes va mieux, et je suis plutôt content pour lui ; mais quand même.
J'aimais bien cette ambiance d'enfants. J'ai beaucoup aimé Edward Norton, c'était une découverte chouette ça. Les acteurs étaient parfaits. Et tout ça tombe dans ma critique avec une étrange tristesse, un étrange vide. Que ce film n'a pas du tout comblé. Même Bill Murray, vous voyez, ne m'a pas vraiment remonté le moral.
Je suis déçu, par le film, et plus encore de l'être. Je change la note toutes les trois lignes. Allez-y quand même, c'est joli, et drôle. Mais bon.