Dernier film issu de l'accord Marvel (Disney)/Sony, et réalisé par Daniel Espinosa (Life...). Et s'intéressant au super vilain Morbius et ennemi de Spider-Man. Alors que vaut ce nouveau projet solo ?
Le résultat final est aussi agréable que "Venom : Let There be Carnage", si ce n'est pire malheureusement. Un film mauvais sous tous ses aspects, au mépris de tout, même de son spectateur.
Visuellement indigent, "Morbius" rate sa réalisation comme son montage qui est laborieux. Le film enchaîne les clichés des blockbusters hollywoodiens, mais qui a pour seul exploit de tous les rater : des ralentis outranciers, un montage haché au couteau rouillé, un climax interminable avec des CGI mal finis... Le tout rend un métrage brouillon, sans âme et d'une laideur consternante. Un soit disant film d'action, où les dialogues creux sont omniprésents, où l'on voit un pseudo-vampire, mais dans un film sans une goutte de sang à l'écran...
Brouillon, le film l'est également dans son histoire, où le super vilain des comics, semble devenir une figure molle, faussement torturé. Dans une histoire aussi mal écrite que confuse. Où on nous bombarde d'informations que nous n'avons pas le temps de digérer qu'il faut déjà les accepter. Le déroulement est également dénué de tout bon sens pour que l'on puisse comprendre ce qu'on regarde, et le film arrive à nous perdre dès son introduction, entremêlant les flash-backs et les dialogues sur trois temporalités différentes dans des scènes rushées et avec un enchaînement confus.
Nous retrouvons de nouveau Jared Leto, où après en faire des tonnes dans "House of Gucci", l'acteur prend la déplaisante habitude d'oublier la notion de subtilité, oscillant entre excès et sous-jeu total. Car il est bien question ici de sous-jeu permanent, où Jared Leto joue avec autant de fraîcheur et de vigueur qu'un retraité sous sédatif, où le peu d'intérêt de voir l'acteur sur l'écran est peut-être les scènes gênantes où on peut laisser le spectateur admirer la musculature dans des scènes sans aucun sens. Le reste est également à la dérive, avec un Matt Smith en roue libre qui interprète un bad boy bancal, et les deux autres personnages secondaires ne sont que des protagonistes "fonctions". Des personnages sans aucune profondeur, ni caractérisation !
Mais l'un des gros ratés du long-métrage (vraiment long), c'est sa représentation du dit vampire, qui est ici dépeinte sans aucune finesse. Le film se moque littéralement de la figure du monstre, pourtant bien connu dans l'imaginaire collectif, et qui aurait pu donner un antagoniste intéressant dans l'univers Marvel/Spider Man. Mais ici, on emballe le mythe dans une référence placardé sur un décor, et deux blagues sur le vampire le plus célèbre, Dracula, et une autre sur le soleil qui brûle. La symbolique du vampire est réduite à une créature difforme en CGI, sans aucune animalité, ni sur l'imagerie sexuelle de ce dernier pourtant intimement lié au monstre et à l'image du sang... Mais ici rien de cela, le vampire est à l'image de ce film, aseptisé à souhait !
En conclusion, "Morbius" n'est qu'un film insipide, au-delà de mauvais ! Un moment déplaisant où le néant règne pendant 1h45. À éviter absolument !