Je démarre l'année 2023 en tapant très fort dans la médiocrité, rattrapant "Morbius", sorti en 2022. Pas de surprise de mon côté, j'étais bien au fait de sa réputation d'étron cosmique. L'affiche hideuse, l'intégration dans le "Sonyverse" et ses funestes "Venom", ou les critiques quasi-unanimement négatives m'avaient déjà mis la puce à l'oreille.
La cerise sur le gâteau fut le bad buzz du film, qui a réussi à créer un mème internet de par sa nullité ! Fausses répliques ("it's Morbin Time !"), faux chiffres et déclaration outrancières et ironiques fleurissant sur la toile. Un bad buzz tellement énorme que Sony a ressorti le film en salles, pour tenter (sans succès) de surfer dessus et de conjurer son relatif échec commercial.
Alors, "Morbius", vraiment très nul ? En un mot : oui.
Les premières minutes donnent un excellent aperçu du reste. Une image affreusement laide, qu'il s'agisse de séquences bateau ou des alignements de CGI particulièrement putrides. Des répliques souvent stupides, à l'image d'une narration tout simplement grotesque (pas d'intrigue, des incohérences en pagaille...). Des tentatives d'humour qui tombent dramatiquement à plat. Pas d'enjeu. Des flashbacks d'introduction horriblement gérés, des personnages mal introduits, le mentor incarné par Jared Harris qui disparait pendant une heure de film sans explication... Ajoutez à cela une scène post-générique des plus ridicules, et vous obtenez du beau navet qui tache (rouge ?).
Côté acteurs, c'est du n'importe quoi. Matt Smith cabotine et en fait des tonnes, dans un film où tout le monde semble trop sérieux. Jared Leto prend son rôle à cœur, ce qui apparait d'autant plus risible devant le naufrage complet de l’œuvre. A ce niveau, on raconte que l'acteur méthodique aurait causé des retards de production, car il voulait à tout prix aller aux toilettes entre deux prises avec une chaise roulante, pour mieux se mettre dans la peau de son personnage... quand bien même celui-ci lâche ses béquille dans le premier quart !
Jared Harris ne semble pas trop y croire. Et aurait visiblement trouvé un élixir de jeunesse, ne vieillissant pas entre ses scènes espacées de 25 ans. Tandis que les agents du FBI, totalement inutiles aux films, sont incarnés par des poulpes morts (ah, on me dit dans l'oreillette qu'il s'agirait en fait de Tyrese Gibson ?).
Un bel étron vampirique, qui ne devrait pas connaître de suite. Mais avec Sony, sait-on jamais...