A ma grande honte, c'est le premier film de Karel Reisz que je découvre, c'est une merveille de comédie anglaise, primée à Cannes et qui a lancé les carrières de Vanessa Redgrave ainsi que David Warner.
Ce dernier est Morgan, un jeune homme qui a du mal à accepter le divorce avec sa femme, à qui elle lui reproche son comportement fantasque. Mais il veut la reconquérir à tout prix, l'arracher aux griffes de son nouvel amant, quitte à passer pour un gorille...
En lançant le film, je ne savais pas à quoi m'attendre, car je connais très mal la comédie anglaise de cette époque. La surprise n'en fut que plus belle, car on a là un spectacle rythmé en diable, qui emprunte aussi bien aux films muets qu'à King Kong, en passant par un pastiche de Western, le tout avec des acteurs formidables. Ce n'est pas pour rien si Vanessa Redgrave a eu un prix à Cannes pour ce rôle.
Quant à David Warner, il parait déjà intense, et qui plus est avec la particularité de son personnage. Il est passionné par les animaux, à tel point qu'il imagine des scènes qu'il voit avec des singes, des lions, des zèbres, et il lui suffit de voir une scène de Kign Kong au cinéma, où le gorille kidnappe Fay Wray pour se dire qu'il pourrait en faire autant. Le personnage est très intéressant dans le sens où il parait soit immature (avec la voiture de son ex-femme qui lui sert de maison, lavabo compris !), soit fou, mais en tout cas, il n'a pas l'air d'avoir les pieds sur terre, ainsi qu'avec les conventions sociétales de l'époque. Jusqu'à cette superbe scène où il reproche à ses parents de ne pas être né animal...
Issu du courant Free cinema des années 1960, l'équivalent de la Nouvelle Vague française, Karel Reiszsigne une grande réussite, qui emprunte à la fois à la folie des films muets, à cette liberté de ton chérie de cette époque où les extérieurs furent légion, ainsi qu'à l'excellence de la mise en scène et du montage, qui fait que ça reste constamment rythmé.