Beaucoup de personnes boudent ce film réalisé par Sam Raimi dont la mesure où il n'est pas dans son domaine de prédilection : le fantastique. Au contraire, je trouve intéressant qu’un réalisateur tente de se renouveler en essayant de surprendre son public. J’apprécie beaucoup ce long métrage parce qu'il s'agit d'un western filmé comme une BD. Cela est d'autant plus appréciable qu'il ne s'agit pas d'une adaptation d'une œuvre du neuvième art. Fait rare pour être souligné. Surtout aujourd'hui. Cela n'a rien à voir avec Lucky Luke, on est bien d'accord. Cependant, le réalisateur avait déjà abordé un film de la même manière qui est devenu culte, aujourd’hui : Darkman. Raimi prend des risques avec un genre qui a connu une ressurection aux débuts des années 90, grâce aux succès d' Impitoyable et de Danse avec les Loups.
L’autre point fort du film : c'est son casting. Le fait de retrouver, ici, Gene Hackman, déjà présent dans le film de Eastwood précité, n'est pas aussi anodin que cela. Il interprète, à nouveau, un personnage détestable qui règne en maître sur une petite ville. Sharon Stone incarne l’une des rares héroïnes de Western sur grand écran, avec un petit côté bad ass assumé et bien sympathique. Le fait que Mort ou Vif ait un personnage principal féminin apporte une certaine modernité au genre qui est très souvent représenté par des figures iconiques masculines (John Wayne, Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Henri Fonda ...) . On y découvre, aussi, les débuts de Russel Crowe (L.A confidentiel, Gladiator), et un petit nouveau qui n’a pas encore la réputation acquise grâce à son travail avec Scorsese : Léonardo Dicaprio. Dans les rôles secondaires, il y a des gueules de cinéma plus ou moins connues en 1995 :
- Lance Henriksen (Bishop dans Aliens) qui interprète une gâchette de l’Ouest aussi vantarde que joueuse
- Tobin Bell qui deviendra célèbre par la suite grâce à la saga des Saw
- Pat Hingle (Gordon dans Batman Le défi) que l’on voit souvent mais dont on ne se souvient jamais du nom. Même Gary Sinise y fait une petite apparition.
Bien que le scénario soit simple, il est plaisant à suivre. Au final, The Quick and the Dead est un bon western divertissant avec une Sharon Stone qui était au sommet de sa carrière à ce moment là. Ce film fait partie de la période de Sam Raimi où il explorait différents genres cinématographiques ( le drame avec Un Plan Simple, la romance avec Pour l’amour du jeu ) avant de revenir au fantastique avec Intuitions en 2000.