Mosul est le type de film qui serait probablement tombé dans l'anonymat sans l'arrivée des frères Russo à la production à qui l'on doit les deux derniers volets d'Avengers qui ont connu un succès planétaire. Evidemment leur présence attire l'attention sur ce film qui revient sur une équipe irakienne luttant contre les forces de l'Etat islamique dans une ville ravagée par la guerre. Si le film ne nous éblouit pas par l'originalité de son script, il est intéressant de visionner ce métrage avec un regard différent, trop souvent oublié c'est-à-dire aux yeux de ces hommes nés dans un pays ruiné par un combat sans fin. Par conséquent, cela donne lieu à des échanges plutôt différents des standards hollywoodiens et de l'armée américaine. Au-delà de son récit, le vrai point fort est le montage vraiment nerveux qui n'a pas à rougir face à des mastodontes du genre, on pense évidemment à la Chute du Faucon Noir de Ridley Scott sorti en 2001 qui demeure la référence encore aujourd'hui. Il en reprend les ingrédients sans jamais tomber dans l'abus et n'oublie pas de construire ces personnages à l'image de ce jeune policier enrôlé bien malgré lui avec cette équipe. D'abord perdu, ce nouveau rôle va l'emmener à remettre en question ses choix dans cette guerre. Mais c'est aussi la rencontre avec ses hommes motivés par un objectif commun beaucoup plus personnel qu'on ne le pense, construit par leur leader au charisme indéniable. De manière générale, cela ne respire pas l'innovation mais le film le fait toujours avec une efficacité redoutable. La caméra souvent au cœur de l'action permet de retranscrire au mieux ces scènes de combat. Le métrage ne cherche pas à en faire trop, sa volonté est de décrire simplement l'enfer présent au quotidien de ces hommes. C'est pourquoi il ne perd pas de temps et nous entraine dès son ouverture dans une scène rythmée. Un choix qui permet de ne jamais lâcher le spectateur jusqu'à la fin qui va se montrer plus intimiste et permet d'apporter une nouvelle facette de ces hommes. Dans son ensemble, le film réussit donc à cocher une majorité des cases du cahier des charges et sa position du côté de ces soldats irakiens est plutôt rafraichissante (à noter que le film a été tournée entièrement dans la langue d'origine). Il est juste dommage qu'il se contente de bien faire les choses sans jamais aller plus loin pour vraiment nous surprendre.