Woaaaw oh putain Mother!
Le moins que l'on puisse dire avec le nouveau film de Darren Aronofsky, c'est qu'il ne peut pas laisser indifférent.
Sous la forme d'une grosse allégorie multiple au bulldozer, à la fois biblique (de la genèse à l'apocalypse), écologique (on saccage notre maison qui devient de plus en plus surpeuplée et on bat notre terre mère), sur l'acte de création artistique (le créateur démiurge semblable à Dieu, qui reprend sans arrêt son ouvrage; la foule d'adorateurs et l'attitude narcissique de l'artiste qui a besoin de cette adoration), comme sur la relation homme femme (Le type en ayant pas grand chose à caler de ce que sa gonzesse désire, et ne semble l'aimer que parce qu'elle l'aime), Darren Aronofsky nous assène un film en forme de claque complètement WTF et qui constitue une véritable expérience.
Neanmoins, les expériences, c'est pas forcément toujours réussi. Et c'est un peu le cas de ce Mother!
D'un coté, il y a tout ce qui y est réussi: une mise en scène maitrisée, un jeu d'acteur au top, des scènes de "home invasion" allant crescendo ou sourde une angoisse permanente que le réalisateur arrive à rendre quasi organique, une photo à tomber, des mouvements de caméra maitrisés; bref une mise en scène digne des plus grands, avec certaines scènes absolument iconiques (cette scène de lynchage de la foule sur le personnage de Jennifer Lawrence me poursuit encore, et il y en a beaucoup d'autres)
De l'autre coté, un film par moments terriblement boursoufflé de sa propre importance, beaucoup trop prétentieux pour son propre bien, avec tant de grandiloquence un peu ridicule que j'ai véritablement ajouté à certaines lignes de dialogues des gros bruits de pets fait avec ma main parce que je trouvais que ça collait à cette espèce de gloubiboulga trop conscient de sa propre "profondeur" assez vaine.
Donc voilà, un film ou le meilleur et le pire se côtoient; un peu comme l'humanité que le film dépeint. Certains y verront un chef-d'œuvre et je ne peux pas tout à fait leur donner tort, tant il y a au sein de ce film des grands moments. D'autres y verront une croute pleine de complaisance pour elle même, et je ne peux pas leur donner tort non plus au vu de mon ressenti à certains moments.
En ce qui me concerne, je reste dubitatif face à ce film, mais je vous conseille tout-de même fortement de le voir. C'est une expérience à vivre, et même si c'est un peu raté de mon point de vue, ça change des sempiternels films attendus et tiédasses qui nous défilent devant les yeux à longueur d'années; et rien que pour ça, il faut tout de même remercier Monsieur Aronofsky.