Mother! Le dernier long-métrage de Darren Aronofsky (Black Swan, Requiem for a Dream), toujours avec des sujets tordus, il ne va pas en faire moins avec son nouveau film. Tout le contraire, il y va encore plus loin que jamais, eh oui, c'est son chef-d'oeuvre ultime.
Un film qui va faire parler, qui va être compris et adorer par certains et incompris et détester par la plupart, car ce film est fait pour un certain public.
Un film qui a certainement pleins d’interprétations comme le fut les Tree of Life, Under the Skin, Neon Demon, Enemy, Mulholland Drive, Donnie Darko et plein d'autres.
Donc oui, il y a plusieurs thématiques et un récit avec des propos assez complexes.
En ce qui me concerne, je dirais mon interprétation que je crois qui est le bon... Quoique...
La Religion.
C'est pour moi, le message/critique que Mr. Aronofsky veut nous transmettre avec ce film.
Toute la Bible est mise dans ce film, (il ne faut pas oublier que le dernier film de ce grand réalisateur était Noé, avec Russell Crowe et Ema Watson).
Déjà on a Dieu (Javier Bardem) qui a la capacité de créer, on a ici la création de la vie, Mother, aka Jennifer, un enfant, ainsi que celle de la maison énormissime, qui rappelle à un sanctuaire, une église.
Mais aussi la création d'art comme d'un ouvrage.
Mais tout s’éclaircit plus avec l'arrivée du couple (Ed Harris et Michelle Pfeiffer), où l'on peut voir en quelque sorte comme des Adam et Ève, de plus, lui il a comme par hasard une côte casser, et elle, c'est une tentatrice sexuelle pour lui.
Leurs fils comment non, sont représentés ici comme Abel et Caïn, qui s'entretuent.
Et bien sûr il ne pouvait pas manquer la pierre, le cœur de la maison, de la vie, et aussi un symbole du fruit interdit, de la pomme, qui est dans un bureau qu'on verra comme le jardin d'Éden, qui est tout en haut de la maison... Le Ciel.
Biensur Adam et Ève... Détruisent cette pierre, ce fruit. Donc condamnées à ne plus rentrées dans le jardin.
C'est le commencement, la Création.
Entre-temps on voit comment Mother, se pourrit de plus en plus à l'intérieur, quand Dieu s'éloigne, tout comme la maison. Biensur elle se soigne en buvant de la poudre (peinture) jaune, une sorte de placebo qui est la même utiliser pour repeindre la maison.
Car elle a besoin de se refaire également.
Plus il s’éloigne d'elle, plus son intérieur se noircit, tout comme la maison.
Mais après cette première partie tout recommence, on passe directement de la mort à la vie. Le vrai contraste du film.
Lui, il lui fait jamais l'amour... Car c'est Dieu.
Mais dès qu'on voit une lumière blanche, le lendemain elle est enceinte, on voit même pas l'acte (Marie et Jésus). On a là, la création de la vie, ainsi que de l'art, la création du livre... La Bible.
Un livre qui a l'air sacré, un livre qui provoque une fascination envers son créateur, un livre qui fait que les gens viennent de loin comme si c’était un pèlerinage, ou les fidèles cherchent une sorte de foi, un miracle, quelqu'un pour idolâtré, et c'est ce qu'il cherche aussi, être le centre de l'univers comme Dieu, l'amour de ses fidèles, et aussi comme pleins d'artistes qui ont besoin de reconnaissance (critique au fanatisme de toutes sortes).
Et d'un coup, Bam.
Les pillages, les guerres dues aux différentes religions, les sectes et un grand etc. qui se passe dans cet énorme et délirant climax à la fin.
Et on arrive enfin à la naissance de la vie, de l'enfant de Dieu, de Jésus.
Il y a même ces cadeaux donnés comme si c’était les rois mages. Où tout le monde attend pour le voir, le toucher... Le manger.
Cet enfant qui est pris et donner aux fidèles comme un cadeau, puis mangé...
"Mangez, ceci est mon corps" cria Dieu.
Qui bien sûr pardonne ce péché, car il faut pardonner.
Sans oublier la fin, l’Apocalypse, le feu, le sous-sol, l'enfer, le démon qui brûle tout. Ainsi que la recréation, la renaissance.
C'est une fable sur le christianisme, une satire sur la religion.
Tout est uni dans ce film, rien n'est mis au hasard, tout a un sens. La mort et la vie.
C'est un chef-d'oeuvre. Angoissant et intense, troublant et perturbant, tendus et malsains.
C'est glauque, un délire religieux totalement barré. Un film qui te dévore, qui monte en crescendo comme si c’était le requiem de Mozart, jusqu’à un final impactant.
30 minutes non-stop qui nous mettent à terre comme si Mayweather nous donner des coups de poings, et gratuitement en plus.
30 minutes folles, où tu te dis qu'est ce que c'est ce bordel, une folie énorme qui fait même rire, tellement c'est une barbarie toute cette terreur psychologique. Hallucinant ce finale si extrême.
Les gens ne comprendront surement pas car on dirait un vrai n'importe quoi, et je les comprends.
Mais tout est là pour une raison, tous les détails sont ici pour que ce final soit épique, une critique sociale, incroyable écrit dans un scénario totalement fou, mais si intelligemment foutu qu'il doit déjà avoir l'Oscar du meilleur scénario réserver...
Tout comme celui de Jennifer Lawrence (sa meilleure performance de toute sa carrière), et des nominations au film, à Javier Bardem qui est parfait et à une Michelle Pfeiffer glaçante et sublime.
Et surtout à Darren Aranofsky pour cet ambitieux et fascinant chef-d'oeuvre, avec une mise en scène virtuose, calculé, tendue, asphyxiante et puissante... Ce pu***n premier plan sur Jennifer, qu'il est bon.
Avec ce grain de la pellicule 35 mm... Une expérience cinématographique sans repos, totalement incroyable, du pur art.
Ce film divisera mais comme d'habitude, les vrais le savent... C'est un Mother Fucker de film.
Note Final : 9.2
PS : Ce film avait comme titre à la base, Day 6... Plus clair que l'eau. J'en suis même sûr qu'on ne voit que 5 ou 6 nuits dans ce film... Sacré Darren, il a pensé à tout.
PS 2 : Pour rappel que Jennifer Lawrence et Darren, le réal, sortent ensemble.. La muse de Lui, l'écrivain, Dieu, devient aussi la muse de Darren.