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" L'homme se doit d'être le gardien de la nature, et non son propriétaire" un doux penseur.

Darren Aronofsky, connu notamment pour Requiem for a dream, The Fountain ou encore Black Swan revient cette année avec Mother! au cinéma indépendant. Avec une telle oeuvre c'est donc sans nul doute qu'il se fait étriller par les critiques et le public. Ce thriller/drame avance comme un cheval au galop et ne s’inquiète à aucun moment de savoir s’il paume ou non le spectateur. En réalité, de mon point de vu Aronofsky illustre ici un épisode biblique à travers de multiples métaphores, et dénonce principalement le délaissement de la terre et la nature par les Hommes.


Je m'explique.


Dans un premier temps Selon moi on peut voir dans cette oeuvre de nombreuses métaphores bibliques. Bardem ici représente Dieu le créateur du monde, Jennifer Lawrence Dame nature vivant sur la Terre (la maison). Jennifer Lawrence est la source d'inspiration de Bardem, il s'en sert pour créer ses œuvres (en l'occurence le monde). Adam est représenté par Ed Harris à qui on prend une cote, et Michelle Pfeiffer représente Eve. Les deux enfants sont aussi représentés par la suite avec le meutre de l'un sur l'autre. On peut aussi y voir la création de l'ancien Testament lorsque que Bardem finit son poème.


Enfin et principalement, Aronofsky met en avant dans Mother! la métaphore avec l'environnement. Son message a pour but de nous faire prendre conscience, nous habitant de cette Terre (représenté par la maison ronde), que nous courrons à notre perte si nous continuons à vivre comme si la planète nous est acquise et qu'un Dieu/Poète qui prêche la paix entre les hommes ne peut pas nous éviter cet écueil.
On peut penser qu'Aronofsky nous dit par là que le réalisateur qu'il est, de même que n'importe quel autre créateur ne peut sauver le monde à lui tout seul, seul les gens le peuvent, tous ensemble. Malheureusement la fascination du public pour l'auteur, et de l'auteur pour son public ne font qu'empirer la situation. Le passage où les fanatiques mangent le bébé montre le non respect de la vie et de l’humanité, et représente la célèbre citation de Thomas Hobbes "L'Homme est un loup pour l'Homme."


La source d'inspiration de Bardem en devient sa source de destruction, où le coeur en est le seul symbole d'un éternel recommencement. Le coeur s'éteint petit à petit tout au long du film comme pour montrer que la nature se dégrade au profit des hommes jusqu'à exploser (cf l'apocalypse).


Cette oeuvre est montré du doigt par la presse et le public, et s'est bien ce qui en fait sa force. Oui car cette oeuvre dérange, elle nous sort de notre confort. D'une part, par se qu'elle dénonce et se qu'elle utilise pour dénoncer dans son script. D'autre part, par sa finesse de mise en scène, la caméra toujours très proche de Jennifer Lawrence, vacillant. C'est un sentiment de claustrophobie qui en ressort, un véritable malaise volontaire de la part du metteur en scène pour mettre le spectateur à la place du protagoniste. Bande son très travaillée et toujours accordée au rythme du film, volontairement inconfortable, l'éclairage inquiétant souvent sombre accompagnant un décors lugubres afin de renforcer le climat oppressant qui s’instaure petit à petit avec l'arrivée des différents personnages.


Non Mother! ne laisse pas indifférent, même si on peut lui reprocher des choses, à savoir le manque d'émotions et le manque de vie entre les personnages (bien que ce soit à mon sens volontaire de la part du cinéaste), ou encore une fin qui se lance beaucoup trop dans le WTF mais là encore je ne pense pas que ce soit seulement pour impressionner le spectateur mais bien pour renforcer cette image de destruction de ce qui nous entoure.

AlexisDernis
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le 21 déc. 2017

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Alexis Dernis

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