Mother of Tears : La Troisième Mère par Sophia
Qu'il serait facile et tentant de renier La troisième mère. Dernier volet de la trilogie des trois mères de Dario Argento, Mother of Tears semble être une pale tentative de renouer avec le succès de Suspiria. Un film pourtant attendu avec les fans qui avaient presque abandonné l'idée d'une suite, qui malheureusement finira par se faire. Argento semble n'être plus que l'ombre de lui-même dans ce dernier opus qui s'avère navrant. Semblant avoir totalement oublié des effets de couleurs, de jeux d'ombres et de lumières, de plans aux raccords faussés et d'une mise en scène volontairement trompeuse, Argento semble faire du téléfilm avec une image tout ce qu'il y a de plus banal, une mise en scène sans saveur et sans audace. Même la demeure de Mater Lacrimarum n'est pas exploité, délaissée, on se contente de nous plonger dans l'obscurité avec quelques gros plans sur des sculptures monstrueuses, et quelques abominations produites par les adorateurs de la mater. Déception sur déception, ce dernier opus n'offre rien au spectateur si ce n'est quelques rires un peu gênés devant des séquences trop ridicules pour être crédibles.
Les personnages semblent avoir été baclés. A commencé par le personnage principal. Sarah est toujours la tête entre les mains, en train de se lamenter sur elle-même et pourtant c'est elle qui va devoir combattre la mater, tel un petit padawan, guidé par les visions de l'esprit de sa mère. Honnêtement l'apparition de la mère de Sarah est sans doute l'élément le plus ridicule du film, évoquant à la fois Star Wars et Casper, et pas vraiment dans le bon sens. Les effets spéciaux sont pas vraiment réussit, et ne font qu'accentuer le ridicule du film. Sans parler des incohérences qui s'accumulent. Comme le fait que le policier qui sent le parfum de Sarah sans la voir, la donzelle pouvant se rendre invisible, mais à la fin il arrive à se détacher de ses chaînes, à échapper à une bande de sorciers furibond, et alors même qu'il est blessé à aider Sarah à s'en sortir... bin voyons! Les personnages sensés aidé Sarah sont tous plus ou moins ridicule. La médium lesbienne qui perd ses clés au moment le plus inoportum, dans une séquence qui semble être une parodie ridicule d'un film de zombie, le prêtre exorciste qui se fait avoir comme un bleu par sa cuisinière... non non la voir couverte de sang ne me fait pas peur, je vais rester là me faire trucider ça me semble une bonne idée... mais le meilleur reste encore l'alchimiste handicapé moteur qui avec un parfum arrive à voir ce qu'à vu la jeune femme, séquence où on en profite pour nous résumé les faits au cas où nous aurions pas tout compris, pour après lui filer le même livre que dans Inferno. Et là, comble de l'ironie, nous avons droit à l'egnime la plus bateau et la plus ridicule de l'histoire du cinéma: ce que nous voyons est faux, ce que nous ne voyons pas est la vérité. Le seul parvenant à rester à peu près cohérent est le petit ami de Sarah, même si en mort vivant il perd toute crédibilité dans sa fin.
Un film baclé, tourné comme un Joséphine Ange Gardien, avec des figurants qui ne croient pas plus au film que nous, mimant la folie avec autant de talent qu'un singe, une Mater Lacrimarum non seulement pas flippante, ni vraiment belle, mais refaite de partout, qui se balade à poil on sait pas trop pourquoi, des sorcières maléfiques qui semblent tiré leur inspiration des déguisements des enfants pour Halloween, avec des rires ridicules et qui font peur parce qu'elles poussent les gens sur leur passage... tadam! C'est triste à voir, d'autant que le générique de début s'avérait prometteur avec ces images de sorcellerie à travers les âges et la peinture. Mais non, Argento semble avoir oublié jusqu'à ce que peu être le bon goût, et comble les énormes lacunes du film avec des scènes gores grand guignol au possible, tirant tellement sur la corde que cela en devient ridicule. Seule la mort de la sorcière dans le train semble renouer avec les mises à mort d'Inferno, et encore. Reste le sentiment que Dario Argento n'aurait jamais dû terminer sa trilogie et moi je n'aurais jamais dû regarder ce film.