Moulin Rouge par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Le Paris de la Belle Epoque bouillonne, danse, chante, sable le champagne... tout au moins comme le montrent les images d'Epinal. Pourtant la vie n'est pas la même pour tous et notamment pour le jeune poète Christian, artiste sans le sou et demeurant dans une pauvre chambre mansardée de Montmartre. Quelque peu libertaire, il mène une vie de bohème au milieu d'une société avide de drogue, d'argent facile et de prostitution. Son obsession est de composer une pièce à grand spectacle avec la collaboration de son ami, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec lequel se déclare favorable à ce projet audacieux mais hasardeux.
Le cabaret du "Moulin Rouge", célèbre institution de Montmartre, est en panne de spectacles de qualité. Christian doit rédiger à la hâte le livret de sa grandiose revue tandis qu'il tombe amoureux de Satine, la "danseuse étoile" du prestigieux établissement.
La vie du jeune poète va alors se trouver bouleversée et propulsée dans un tourbillon d'aventures qui, bien souvent, le dépasseront. Le succès va se montrer fulgurant, les amours tumultueux et passionnés, jusqu'au jour où la belle Satine tombe gravement malade ...
 
Lorsque le cinéma américain se dirige dans la comédie musicale généralement la réalisation fait mouche. Ici le réalisateur Baz Luhrmann s'est lancé dans une entreprise délicate, l'ambiance "montmartroise" de la Belle Epoque" étant très particulière et difficile à dépeindre à cause de son climat très délicat à reconstituer. Pour ma part je constate malheureusement que l'entreprise est en partie ratée.


En fait ce qui me gène vraiment c'est de découvrir Pigalle et son fameux Moulin réalisés en décors  de théâtre et déjà là le charme est rompu. Jamais le climat particulier si bien décrit dans le "Moulin Rouge" de John Huston ne ressort dans ce film et je trouve cela frustrant.
De plus le lieu et l'époque semblent n'être qu'un prétexte pour nous offrir un festival de décors grandioses mais sans grande originalité accompagné de costumes aux couleurs chatoyantes.
Bien entendu on retrouve Jacques Offenbach et ses compositions les plus trépidantes et endiablées sur lesquelles les danseuses et les danseurs s'en donnent à cœur joie et Ia chorégraphie est plutôt agréable à regarder car elle reste dans la grande tradition de la comédie musicale américaine, c'est à dire fort bien réalisée.
Le sujet bien connu devait être susceptible de nous apporter son lot d'émotions et pourquoi pas faire couler une petite larme, malheureusement celui-ci est traité sans grande finesse et sans grande originalité, la mise en scène certes grandiose prenant le pas sur le romantisme.

Nicole Kidman, Satine, et Ewan McGregor, Christian, tiennent honorablement leurs rôles de jeunes artistes écorchés vifs essayant de vivre dans cet univers un amour fou. John Leguizamo est quant à lui très loin de faire oublier  José Ferrer dans le rôle de Toulouse-Lautrec.
 
Cette production est remplie de strass, de plumes de toutes les couleurs, de jolies filles et de bulles de champagne, c'est normal c'est le gai Paris dans toute ses coutumes et sa splendeur, néanmoins la recette est un peu trop lourde et copieuse. C'est pourquoi, malgré quelques bons moments, j'ai eu un peu de mal à me délecter.


Box-office France: 1 632 781


Note: 5/10

Créée

le 10 mars 2019

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