...Il était une fin !
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le 7 oct. 2021
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Déjà, parce que ça dure presque trois heures.
Parce que, arrivé à la fin, on ne se souvient plus du début et des bonnes scènes (Paloma).
Parce que le duo Craig-Seydoux (rien qu'en l'écrivant d'ailleurs) ne fonctionne pas. Et Seydoux n'a rien à faire dans un rôle principal féminin dans un "James Bond".
Parce que Rami Malek est insipide en Luytsifer Safin (c'est un clin d’œil à Angel Heart ou quoi ? DeNiro s'appelait Louis Cypher).
Parce que créer une nouvelle organisation supplantant le SPECTRE, pourtant présenté depuis quatre films comme le mal absolu et invincible, devient tout à coup un genre de Rotary club qui peut disparaître en claquant les doigts pendant une boum.
Parce que le meilleur personnage du film (Paloma) est éjecté par les scénaristes en moins d'un quart-d'heure.
Parce que le traître (Ash) a une tête de con et que c'est marqué dessus qu'il va trahir tout le monde, mais on laisse faire.
Parce que, arrivé dans la belle forêt norvégienne, on se demande si on regarde "James Bond " ou "Rambo". On ne sait plus ce qu'on regarde d'ailleurs. Bond est affublé d'une femme et d'une gamine qu'il doit protéger de leurs agresseurs comme dans n'importe quel film d'action hollywoodien à la Clint Eastwood. Pour un film de ce genre, ce ne serait peut-être pas si mal, mais pour un "James Bond", ça ne passe pas.
Parce que les scénaristes ont tué Felix Leiter alors que ce n'est pas nécessaire. On ne tue un personnage proche du héros que lorsque ça peut enrichir ou faire progresser le récit. Là, ça ne sert à rien, c'est gratuit. On savait déjà que Ash était un connard. Et il faut voir le dialogue lorsque Felix meurt ("It's a good life.""The Best !")
Parce que - pour la énième fois depuis Quantum of Solace - Bond est laissé pour mort ou a démissionné. Cette fois, il n'est même plus 007. Au point que son matricule a été attribué à un nouvel agent qui, pour le coup, est tout à fait valable. La nouvelle 007 est cependant un bon personnage bien incarné par Lashana Lynch.
Parce que le repaire de Safin est le plus moche de tous les films depuis 1962.
Parce que la séquence finale de la base ressemble à un jeu vidéo de guerre pour racoler les gamers.
Parce que, malgré les défauts des trois précédents épisodes, il y avait la possibilité de remonter le niveau et de créer un ensemble de cinq films qui constitue une unité cohérente et valable alors qu'on est très loin du compte. Au final, chaque "James Bond" avec Craig est plus mauvais que le précédent (SPECTRE excepté).
Parce que, en un mot, ce film est prétentieux.
Où est la magie ?
Où est le charme ?
Où est l'amusement ?
Où est l'élégance ?
Où est "James Bond" ?
Encore une fois, on fait appel à Au service secret de Sa Majesté pour donner une humanité à Bond. Il est en vacances, fait des projets d'avenir, il roule dans l'Aston Martin de 1969 - que personnellement je préfère, le scénario reprend le thème de la guerre bactériologique voulue par Blofeld dans l'excellent film de Peter Hunt et, bien sûr, on entend le thème de John Barry et la splendide chanson de Louis Armstrong - qui fait oublier la pauvre niaiserie anémiée de Billie Eilish dans le générique de début.
Le meilleur moment du film est le passage à Cuba, grâce à Ana de Armas (Paloma) qu'on avait déjà vue l'année précédente aux côtés de Daniel Craig dans l'excellent A couteaux tirés de Rian Johnson.
En dehors de ces quelques bons points, il y a trop de défauts pour qu'on se souvienne des qualités. L'équipe autour de Bond est bien assemblée et Nomi (Lynch) s'y intègre tout de suite. Q est marrant dans son petit intérieur propret avec son chat ("vous savez qu'on en fait aussi avec des poils ?", très bonne réplique de Bond).
La série se termine donc avec ce ratage fumeux et la mort de l'agent secret. Pourquoi pas. Le problème de cet ultime film est qu'il donne trop souvent l'impression de ne pas être un "James Bond" et passe pour un énorme hors-sujet. Les "Bond" de Craig (trop serré dans son costume) manquent de charme et de désinvolture. Ils se prennent trop souvent au sérieux et manquent la cible. On n'en retiendra finalement que Casino Royale, authentique réussite, et Quantum of Solace pour en connaître la fin. Le reste n'est qu'esbroufe et répétition.
La production semble vouloir encore relancer la série. C'est quoi l'intérêt ?
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il y a 7 jours
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