...Il était une fin !
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le 7 oct. 2021
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« Ne désire rien de plus que ce que Dieu désire » disait Epictète. Bond, James Bond, quant à lui, nous dira « Des hommes meurent à se prendre pour Dieu » (ou un truc du genre). Certains diraient que c’est facile à dire quand on est le bourreau. D’autres diraient qu’il est juste pragmatique. Et que c’est plus simple quand on a plus d’un tour
(flingue)
dans son sac
(pantalon)
.
Alors qui croire ? Mieux : quoi penser de tout cela ? Eh bien, la réponse se trouve au fond de nous. Parce que l’expérience forge une opinion.
Moi, j’ai aimé. Beaucoup. Comme Fleabag. Sachez, Mesdames et Messieurs, que Phoebe Waller-Bridge est une bénédiction dans l’écriture de ce scénario. L’humour « british » qui en ressort est d’une formidable légèreté qu’on en oublierait presque qu’il s’agit d’un James Bond. La salle s’en est surprise plus d’une fois.
D’ailleurs, tout comme dans Fleabag, les personnages féminins sont particulièrement bien traités. Ils crèvent l’écran sans pour autant le rechercher. Ils captivent sans pour autant le vouloir. Et c’est ce qui m’a séduit. Léa Seydoux, dont j’avais entendu le plus grand mal, colle bien à son personnage selon moi. Lashana Lynch est parfaitement introduite et le personnage d’Ana de Armas est complexe mais particulièrement bien interprété. Il vient battre en brèche tous les clichés vus et revus des James Bond Girl. A la frontière entre désarmante et désarmée, elle en désarme plus d’un (au sens propre cette fois). C’est une femme forte, assurante et rassurante dans l’idée que les femmes peuvent tenir des rôles de premier plan, même quand on ne leur offre que cinq minutes pour faire leur preuve.
Néanmoins, certains éléments font défaut. Et le problème ici, c’est que c’est un peu le cœur de toute l’intrigue. Notre méchant, il est méchant. Très méchant. Mais ses motivations sont douteuses. On nous dit, pour faire court,
que ses parents ont été tués par notre ami Blofeld
. Jusque-là, je parviens à suivre. Mais du coup, de ce mécontentement – légitime, cela n’est pas la question – on en arrive à une volonté d’anéantir le reste du monde, sans transition. C’est quand même rapide. Dès lors, on a le droit à un véritable numéro d’équilibriste pour tenter de faire tenir debout un scénario plus que bancal.
En conséquence, Peter Parker, euh James Bond pardon, va venir sauver, une fois de plus, le monde.
Mais il va y laisser sa peau cette fois-ci. Et en vrai, c’est triste à dire, mais j’aime quand ça se finit mal. Parce que ça démontre un parti pris. J’ai donc été servi. Seul bémol peut-être, c’est que cette fin est visible à des kilomètres, ce qui ne nous offre pas cette surprise, cette balle perdue qui aurait pu nous toucher en plein cœur et qui nous aurait finalement conduit à une conclusion bien plus tragique et plus marquante. Parce que, ne nous le cachons pas, la mort de James Bond comme on nous la sert, c’est la fin de Daniel Craig, pas James Bond. Dissocier le personnage de son acteur aurait été d’autant plus formidable qu’on aurait pris cette claque tant attendue.
Oui les visuels étaient bon(d)s (James de son prénom, lol) mais non ils ne nous permettent pas de nous imprégner de cette sensibilité désirée initialement.
Mais finalement, est-ce que l’on ne s’en moquerait pas un peu de tout ça ? Je veux dire, laissons parler nos sentiments et moi, ce que j’ai ressenti devant ce 007, c’est du plaisir. Les visuels étaient excellents, un peu à l’image d’un Skyfall. En cela on sent quand même que Fukunaga a voulu reproduire ce qui avait fait le succès de ce dernier dans le cœur des adeptes de la saga parce que l’on a eu le droit à une Italie séduisante, une Norvège lumineuse et des îles Féroé intrigantes. Les scènes d’action étaient millimétrées, mais peut-être trop. Un peu comme ce que j’ai dit avant, ce millimétrage a certainement altéré le sentiment de spontanéité. Maintenant, lorsque l’on va voir un James Bond, a-t-on réellement besoin de cette spontanéité ou bien a-t-on besoin d’être accompagné pour pouvoir mieux lâcher prise ? A vous de voir.
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Créée
le 6 oct. 2021
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