...Il était une fin !
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Je conseille à ceux qui ne l’ont pas vu de ne pas lire ce qui suit, car il est quasi impossible de parler du film sans spoiler.
Ce Bond respecte le cahier des charges avec ce qu’il faut d’action, de fusillade, de romance, de poursuite. Mais chaque élément pris séparément, on se rend compte qu’il les pervertit par rapport au reste de la saga.
L’action est présente, mais n’occupe pas la majorité du récit, qui est d’une vraie lenteur, tant est si bien qu’on se rend compte à quel point il essaye de raccrocher des branches qu’on découvre souvent signe d’impasses. Personnellement, cette nonchalance ne me déplaît pas car collant parfaitement au cadre de cette histoire baignée d’amertume, de mélancolie et de noirceur.
Les fusillades nous montrent que définitivement, ce ne sont pas les balles ennemies qui peuvent abattre James Bond, car Dieu ce qu’ils tirent mal à bout portant.
Les romances existent mais sont vite désamorcées car à aucun moment notre héros ne va coucher avec une Bond girl, hormis sa légitime, à savoir Madeleine.
Et les poursuites assurent le quota de spectaculaire.
Mais là n’est pas l’intérêt.
Comme je l’ai dit plus haut, le film est sur un tempo lent (symbolisé par la chanson générique, une des moins punchy de la série). Signe des temps, tout est gris (je ne parle pas des couleurs du film), il n’y a pas de vraies limites entre bien et mal durant une grosse partie du film (les retournements de situations sur qui trompe qui sont assez nombreux).
Les Bond de Daniel Craig forment, et c’est une nouveauté, un arc narratif complet de la naissance du héros à sa fin. Car, oui, est c’est en cela que c’est un film troublant, on assiste à la course en avant d’un héros vers sa mort. Le film récapitule les quatre autres récits précédents par des touches plus ou moins appuyées (la tombe de Vesper nous conduit à CASINO ROYAL, la scène à la Havane et les ruelles italiennes nous remémorent QUANTUM OF SOLACE, les paysages norvégiens ont un vrai air des brumes écossaises de SKYFALL, et l’ombre de SPECTRE plane tout le long de MOURIR PEUT ATTENDRE). On décide de faire table rase de la période Craig (mort de LEITER et de BLOFELD, clin d’œil à Judy Dench au travers d’un portrait et de la statue du chien, perte du double 00…).
Et cette fin était inéluctable dès lors que l’on découvre que Madeleine lui a donné une fille.
Je ne dis pas que cet opus est sans défaut (vraies baisses de rythme pendant 15/20 minutes donnant à certaines scènes un côté « abstraction totale du récit » (la rencontre avec Blofeld), un méchant sans intérêt (mais ce n’est pas le centre du film, ceci expliquant sûrement cela), mais il a un vrai charme.
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Créée
le 20 oct. 2021
Critique lue 47 fois
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