Givre de la jungle
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A l'origine, le film d'Andy Serkis devait sortir fin 2016, soit quelques mois après Le livre de la jungle : mais les reports (sous prétextes d'effets spéciaux non terminés) ont fait qu'il est finalement sorti deux ans plus tard, et par la case Netflix. Soit près de trois ans et demi après le tournage, où la post-production fut si longue que le réalisateur a eu le temps de faire une comédie romantique ! C'est dire si la genèse du film a été compliquée, avec ce procédé qui consiste à faire quelques acteurs auprès d'autres qui seront transformés via la performance capture en des animaux.
Le grand mérite du film de Serkis est de ne pas reprendre la version Disney ; il se rapproche davantage du livre de Rudyard Kipling, au prix d'une réinterprétation que je trouve pas si bête.
Mowgli est donc le fils d'un couple dévoré par Sher Khan, et qui va devoir se fondre en tant que mi-loup mi homme dans une jungle hostile, où il n'y a que des animaux sauvages. Il a quelques alliés comme Bagheera ou Baloo, mais le tigre veille pour tenter de manger le petit d'homme...
C'est assez violent pour un film qui a du mal à se situer en fin de compte ; ça n'est pas visiblement pas pour les enfants, vu qu'on voit des animaux morts, du sang, Mowgli qui se fait torturer, mais pas tout à fait pour les adultes non plus, car c'est en fin de compte le récit initiatique d'un petit garçon au cœur des animaux.
L'autre réussite du film est dans cet acteur qui joue Mowgli, Rohan Chand, que je trouve excellent et si bien adapté à son personnage, avec son côté sauvage, qui s'atténue un peu dans la deuxième partie, mais on voit qu'il souffre pas mal pour se montrer digne de ses pairs. Il y a beaucoup de grands noms qui incarnent les animaux, comme Benedict Cumberbatch (Sher Khen), Christian Bale (Bagheera, dont on le reconnait à travers le regard)Cate Blanchett, ou bien encore Andy Serkis lui-même qui incarne un Baloo assez dur avec Mowgli. Ce dernier atteint un niveau impressionnant en donnant son incarnation à travers un animal de synthèse et tout comme César ou Gollum, je crois en la présence d'un ours humanisé. D'ailleurs, il n'y a aucune chanson.
Cela dit, c'est un film assez particulier, qui rebutera sans doute les connaisseurs du Livre de la jungle, mais j'avoue avoir préféré cette version, plus noire dans l'esprit, mais plus proche du roman de Kipling. Disons que les deux films sont complémentaires.
Créée
le 22 janv. 2019
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