31eme film de l'année 2021, cette fois-ci, je découvre la nouvelle réalisation après "Un week-end à Nappa" d'Amy Poehler.
L'histoire se déroule dans une petite ville du Texas où une fille de 16 ans dénommée Vivian Carter entre en rébellion contre le système, grandement inspirée par sa mère,- ancienne membre d'un groupe de punk proche du mouvement "Riot Grrrl" dans les années 1990- et qui décide de créer un fanzine à mouvance féministe au sein de son lycée.
Dans l'air du temps, la réalisatrice arrive à mettre en lumière les défaillances d'un système scolaire dominé par un mode de pensée archaïque fleurtant avec le patriarcat sans pour autant rentrer dans la caricature grotesque et manichéenne.
Ici, tous les hommes ne sont pas des salauds et les femmes des victimes impuissantes. Amy Poehler prend le parti pris d'y apporter une certaine nuance et cherche plutôt à pointer du doigt les inégalités des sexes criantes et injustes qui ont pourtant été inculqué à la masse sans que celle-ci ne se rebelle outre mesure.
Les femmes ne sont pas responsables des agissements dégueulasses et rétrogrades de certains, elles n'ont pas à subir des remarques ou gestes déplacés sans rien pouvoir faire voire pire devoir acquiescer, sourire et dire merci. Ceci doit être dit et il est encore bizarre de nos jours de devoir le rappeler.
Concernant l'histoire, l'empowerement féminin est légitime et bien amené sans rusher les choses et sans y aller aux gros sabots, il y a par conséquent rien à redire sur cela.
Les personnages sont ok sans être transcendants non plus car ceux-ci n'ont pas un trop grand développement et se contentent pour la plupart d'être des personnages fonctions.
Cependant, j'ai moins ressenti le fameux cahier des charges que dans certains films ayant la même trame de fond (The Craft, voir ma critique), preuve en est de la meilleure construction de ces derniers.
L'interprétation globale est à l'image des personnages, correcte sans qu'il y ait quelconque fulgurance ou de choses à redire. La plupart étant de jeunes débutantes, Amy Poelher et le reste du casting avec plus de bouteilles restant en retrait.
Au niveau technique, la réalisatrice n'a pas cherché à en faire des tonnes et s'est contentée de faire au plus simple afin de capter l'essence même du récit et ce n'est pas plus mal.
Par conséquent, la partie visuelle (cadrage, montage, enchainement de séquences, étalonnages,...) est plutôt bien et concernant la partie sonore (mixage, bruitage, BO,...) est peut-être la partie la plus faible notamment la BO qui n'a selon moi pas forcément transcendé le récit.
Ne baignant pas dans cette ambiance, cela a peut être joué.
Au final, si ce n'est pas le film de l'année avec certains défauts cités plus haut, il a néanmoins l'énorme avantage de montrer un sain féministe, luttant pour l'égalité et cherchant à éveiller les consciences, sans chercher à stigmatiser tout en n'oubliant pas de raconter une histoire avec des personnages dont certaines personnes pourraient s'identifier.
Je ne peux qu'encourager ce genre de démarche et je n'ai pas passé un mauvais moment devant grâce notamment à un bon rythme de narration.
A découvrir par tous sans apriori.