Que Marchal se complaise à dépeindre la police comme une assemblée de connards alcooliques, pourris, et/ou ravagés par la vie n'est pas un problème en soi. Ce qui en est un en revanche, c'est qu'il n'aie pas la clairvoyance de voir que ça ne fait pas un film. Rien ne manque au tableau de la déchéance: pluie continuelle, flics qui se battent dans la boue, ambiance poisseuse et enfumée sur fond de tueur en série. Pour appuyer encore un peu, Marchal nous balance les bons vieux flash-back (en noir et blanc!) pour actionner de pesants ressorts psychologiques. Malgré un Auteuil qui fait ce qu'il peut pour sauver l'affaire, le polar, à peine passable, flirte longtemps avec l'académisme avant de s'abimer dans la plus totale invraisemblance avec des scènes sorties de nulle part et une absence criante d'enjeu narratif clair. Allez, Marchal, c'est pas grave, retourne réviser ton Michael Mann.