La guimauve, ça a du bon.
Je ne saurais expliquer pourquoi les films remplis de bons sentiment m’indiffèrent, et pas celui-ci. Peut-être que Capra est bien le seul qui puisse imager la nature humaine aussi parfaitement, mais toujours dans ses extrêmes. On a d’un côté un jeune sénateur naïf, nourri à l’histoire américaine, féru de justice, mais qui ne vit pas dans la réalité présente, de l’autre, un riche homme d’affaires qui n’a aucun scrupule à manipuler l’opinion des politiques, acheter leur voix, dénigrer ceux qui résistent. Entre eux, un vieux sénateur respecté de tous, éloquent mais tiraillé entre les rêves du jeune et la puissance du riche.
Le script est simple mais la mise en scène magnifie tellement le propos que le film prend aux tripes. Evidemment, l’histoire atteint son paroxysme lorsque le jeune sénateur décide de défier à lui seul le richissime Taylor qui lui usera de tout moyen pour le discréditer. James Stewart nous scotche littéralement en déployant toutes ses forces pour incarner Jefferson Smith, épaulé de Jean Arthur qui joue sa secrétaire qui devient finalement sa confidente, celle qui le relève des coups qu’il a reçus.
Les scènes dans le Sénat resteront longtemps dans ma mémoire, pour leur vérité, leur sincérité, et ce sans jamais verser dans le larmoyant ou le ridicule. Evidemment, le film se finit bien, la justice l’emporte et une note d’espoir embaume le tout, et l’on se questionne sur la réalité d’une telle entreprise, l’humain est-il capable de tant d’honnêteté, de bonté ? Mais finalement, on ne peut s’empêcher de le penser, de retrouver foi en l’individu, parce qu’il vaut mieux ça que de sombrer dans le marasme. Et c’est là le sentiment qui reste à la fin des meilleurs films de Capra.
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