Important succès populaire en Chine, Mr. Vampire marque la rencontre entre le cinéma d’arts martiaux, le Jiangshi, figure chère au folklore chinois, et la comédie, donnant lieu à une production originale mais trop inégale dans son exécution : de longues séquences bouffonnes cassent le rythme d’ensemble et diluent l’intrigue fantastique qui, au demeurant, propose quelques idées mémorables telle cette horde de fidèles taoïstes incapable d’affronter le grand-père revenu d’entre les morts ou le flottement dans les airs d’un fantôme de femme depuis un arbre jusqu’au porte-bagage du vélo. Le film de Ricky Lau reproduit bon nombre de stéréotypes issus du burlesque – inversion des rôles et atteintes à la virilités des personnages masculins, confusions et quiproquos à l’instar du boutiquier prenant la fille de Jen pour une prostituée – sans chercher à les réviser ou à les dépasser. En résulte une production peu mémorable, loin de l’équilibre trouvé par le sous-estimé Swordsman (1990) produit par Tsui Hark.