C’est fort des succès de L’Exorciste chinois puis de La Fureur du revenant que Sammo Hung se lance dans la production de Mr. Vampire. Lam Ching-ying reprend son personnage de moine taoïste du début du 20ème siècle, Oncle Kau. Il est engagé par monsieur Yam (Huang Fu) pour déplacer la sépulture de son père afin que son feng shui s’améliore. Il découvre que le cercueil a été enterré à la verticale et quand il l’ouvre, Oncle Kau constate, très étonné, que le corps est extrêmement bien conservé. Cela ne lui semble pas un bon signe. En tant que spécialiste des fantômes, morts-vivants et autres vampires, il décide de déplacer ce cercueil chez lui afin de veiller à ce que le macchabée ne se transforme pas en zombie.

C’était sans compter sur ses deux assistants aussi dévoués qu’incompétents. Le premier est Wen-tsai (Ricky Hui) qui ouvre le film. On le découvre en train de nourrir les cadavres avec trois bâtons d’encens quand il se rend compte que l’un d’eux avale les bâtons trop rapidement à son goût. C’est en fait son collègue Shen (Chin Siu-ho) qui s’est caché dans la sépulture pour lui faire une blague. Mal lui en a pris, les deux hommes en se disputant font tomber les talismans de papier sur le front des morts qui se mettent à les poursuivre. Il faudra l’aide de Kau et d’un autre moine (Anthony Chan dans une courte apparition) pour en venir à bout. Dès l’ouverture, la puissance de ces morts-vivants est montrée : une puissance phénoménale que seul un expert peut contrer. Mais les zombies sont aussi rigolos quand ils se déplacent en sautillant à pieds joints dans leur habit de mandarin.

Cet expert qu’est Oncle Kau va expliquer par le menu toutes les manières de défaire un zombie et enseigner son savoir taoïste à ces deux apprentis qui sont ignorants, tout comme le spectateur de Mr. Vampire. Comme on l’a vu, il faut les nourrir mais aussi veiller à ce que la flamme répandant une huile spéciale ne cesse jamais de brûler. Les morts-vivants ont peur de leur reflet et un miroir à huit côtés sert de répulsif. Une épée de bois permet de transpercer leur cœur pour les éliminer. Sinon, les brûler, ça marche aussi. Le riz glutineux permet de les repousser et les consument à petit feu. Encore faut-il que le marchand en vende de bonne qualité, ce qui n’est pas le cas du marchand de la ville (Wu Ma) qui refourgue par cupidité du riz simple à Kau, ce qui provoque une énième catastrophe quand l’ancêtre de Yam (Yuen Wah) se révèle un vampire particulièrement féroce.

Kau pourrait combattre le vieux Yam si ces deux assistants ne l’accablaient pas de leur maladresse. Wen-tsai, grièvement blessé, se transforme en vampire. Il devra être soigné grâce au riz glutineux évoqué plus haut, faire bouger ses bras et jambes pour que le poison ne se répande pas. La partie comique que développe Ricky Hui est ici, comme souvent, basée sur le grotesque, remuant son corps pataud. Shen est possédé par un démon féminin. La belle Jade (Pauline Wong) attire Chun dans son antre. Selon Kau, une romance entre un humain et un fantôme est interdite, les deux mondes ne peuvent pas se rejoindre. Jade n’est pas avare de mauvais coups et de sorts lancés contre le gentil Chun qui se met à combattre son maître.

Kau doit également protéger l’autre personnage féminin du film, Yam Ting-ting (Moon Lee) la fille de monsieur Yam. Ce sera sans compter sur le policier Wai (Billy Lau) aussi incompétent et gaffeur que les deux assistants. Il accuse d’abord le taoïste d’un crime dont il est innocent aggravant la menace des vampires. Wai se dispute les faveurs de Ting-ting avec Wen-tsai bien que les deux rivaux n’ont aucune chance avec la belle demoiselle. Wen-tsai , dans une des scènes les plus drôles, jette un sort à Wai et prend possession de son corps et le ridiculise devant Ting-ting. Mr. Vampire se tourne vers la bouffonnerie avec ces trois personnages tellement stupides qu’ils en deviennent drôles. Le film étant produit par Sammo Hung, il se termine par un énergique combat d’arts martiaux entre Yuen Wah, Lam Ching-ying et Chin Siu-ho.
janodo
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le 19 août 2012

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Jean Dorel

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