Dans une façon qui rappelle James Ivory, autant par le style que par le décor et la peinture de l'aristocratie anglaise fin et début de siècle, Marleen Gorris, adaptant Virginia Woolf, évoque le choix déterminant que fit une jeune fille de la haute société. 40 ans plus tard, au moment où elle elle s'apprête à revoir ses amis de jeunesse, Clarissa se souvient.

Cette réflexion sur la direction que chacun donne à sa vie -ainsi Clarissa, qui fit le choix du bourgeois Dalloway au détriment de l'aventure avec Peter- s'accompagne d'une critique sociale, celle de l'aristocratie, donc, immobiliste et superficielle, figée dans la satisfaction d'elle-même. Entre le moment où on découvre ces bourgeois jeunes et celui où on les retrouve vieillis, suivant une mise en scène par flashback, rien ne semble avoir été modifié, pas même par la sanglante guerre de 14-18, et surtout pas leurs jugements ou leurs moeurs, dont Gooris souligne la vacuité en leur opposant, dans un récit parallèle et indépendant, le traumatisme d'un soldat revenu du front.

La dernière partie du film, dans le salon de Clarissa Dalloway, est la plus explicite et la plus émouvante, car Clarissa

y revoit son cher Peter.

Cette réunion très aristocratique prend les accents proustiens du "Temps retrouvé". Pour ma part, j'ai trouvé ce portrait moins chaleureux, moins original que cet autre portrait de femme de Marleen Gorris dans " Antonia et ses filles".

Créée

le 25 janv. 2025

Critique lue 4 fois

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Mrs. Dalloway

Mrs. Dalloway
inspecteurmorvandieu
6

Critique de Mrs. Dalloway par inspecteurmorvandieu

Dans une façon qui rappelle James Ivory, autant par le style que par le décor et la peinture de l'aristocratie anglaise fin et début de siècle, Marleen Gorris, adaptant Virginia Woolf, évoque le...

le 25 janv. 2025

Mrs. Dalloway
Marlon_B
3

Téléfilm

Qu'aurait pensé Virginia Woolf de cette adaptation édulcorée de son roman éponyme ? Certainement, rien de bon. À se demander même si elle l'aurait cautionnée... expliquons-nous. Tout d'abord en...

le 17 déc. 2019

Du même critique

Le Nom de la rose
inspecteurmorvandieu
10

Critique de Le Nom de la rose par inspecteurmorvandieu

Associée aux rigueurs des moeurs monastiques, l'intrigue de ce qu'on peut appeler polar médiéval et religieux n'en est que plus étrange et saisissante. Le réalisme avec lequel Jean-Jacques Annaud...

le 22 oct. 2024

2 j'aime

Marie-Chantal contre le docteur Kha
inspecteurmorvandieu
3

Critique de Marie-Chantal contre le docteur Kha par inspecteurmorvandieu

Claude Chabrol tourne une parodie d'espionnage avec la désinvolture qu'il met habituellement à la réalisation de ses films de commande. De fait, les aventures de Marie-Chantal, quoiqu'on y trouve...

le 20 oct. 2024

2 j'aime

Nana
inspecteurmorvandieu
3

Critique de Nana par inspecteurmorvandieu

Nana se confond avec Martine Carol dans ce film bien éloigné des préoccupations historico-sociales, "naturalistes", de Zola. On ne trouvera dans le film de Christian-Jaque aucun réalisme, social ou...

le 20 oct. 2024

2 j'aime

1