Si vous hésitez à vous suicider, regardez ce film, ça vous décidera. Ou vous fera relativiser.
SPOILER
Déjà, t’arrives dans le film, la scène de début annonce la couleur du film. C’est simple, tu vois Virginia Woolf se suicider. Il faut dire aussi que j’ai eu du mal à comprendre comment ce film fonctionnait. Et comme ça fait un bout de temps que je l’ai regardé, j’aurai peut-être du mal à restituer son schéma narratif. Il y a trois narratrices, en fait. Virginia Woolf, Mrs. Dalloway, et la mère de l’amant de Mrs. Dalloway qui, dans le roman, a normalement un rôle secondaire. D’ailleurs je ne me rappelle plus son prénom, what a shame.
Je disais donc la couleur du film : très sombre, très triste, pas la moindre lueur d’espoir tout au long du film. Mais alors pas le plus petit cheveu. Non, le réalisateur a décidé de te laisser sombrer dans la dépression. Et je ne crois pas exagérer.
Objectivement, c’est un film vraiment très bien. Les acteurs jouent bien, l’histoire est bien menée, etc.
Mais alors qu’est-ce que ça te met sur les nerfs. À la fin, j’étais tendue, nerveuse, même triste, et je ne comprenais pas ! Pourquoi ces trois vies devaient-elles tourner ainsi ? Pourquoi devaient-elles subir autant de souffrance, sans la moindre lueur d’espoir, comme je l’ai dit ?
Tristesse et incompréhension.
En même temps, le film entier est fait pour te rappeler toutes les cinq minutes : « tu sais comment ça va finir, ça va finir mal, reste encore un peu, torture-toi encore un peu ». Bah… On le fait, quoi. Parce qu’on est maso.
Franchement, j’ai vu d’autres films qui me secouaient, qui me prenaient par les tripes, devant lesquels j’étais révulsée. Et ceux-là, je les ai bien aimés. La différence avec Mrs. Dalloway (que je n’aime pas pour être claire) ? Je trouve que là, c’est de l’attristement gratuit, de la dépression gratuite. J’aurais pu m’épargner ce film, je ne m’en trouve pas enrichie. C’est peut-être que je n’en ai pas assez discuté, avec des gens qui pourraient éventuellement me faire voir le bon côté de ce film.
Bon, bien sûr, ça reste un très bon documentaire sur la vie de Virginia Woolf. Mais autant acheter une biographie, il doit y en avoir pas mal.
Je suis un peu de mauvaise foi, quand même. Y a aussi une partie dédiée à l’adaptation du roman en lui-même. Mais alors quel est le sens de cette adaptation ? Qu’a voulu en faire le réalisateur ? Je ne suis pas en train de dire qu’il doive y avoir un message moralisateur ou philosophique dans chaque film, ou que chaque film doive pousser à une réflexion sur le genre humain, etc. Mais adaptation d’un roman signifie pour moi interprétation, intention dans la réalisation. Et là, je n’en vois pas. C’est vrai, quoi. Quel est l’intérêt de montrer à l’écran la vie de cette femme ?
Enfin voilà. Très bon film, mais que je n’ai pas aimé à cause de tout ce qu’il m’a fait ressentir de négatif, alors qu’en contrepartie, je ne m’en suis pas sentie enrichie. Je crois que c’est là-dessus que mon appréciation se joue, en fait.