Le masqué devrait parfois réfléchir avant d'acheter une place de cinéma.
Parce que Mufasa : Le Roi Lion, au début, cela ne lui disait trop rien. Car il avait peur de se retrouver avec un préquel impersonnel, tout aussi beau que vide, comme ce que Disney avait fait en 2019 en pimpant Le Roi Lion original en images de synthèse photoréalistes.
Mais quand son cinéma qu'il fréquente la semaine a programmé quelques séances en troidé, sa curiosité l'a emporté sur son (absence de) sens critique. Car cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas fait plumé de deux euros supplémentaires, ni souffert avec une double paire de lunettes sur le nez...
C'est qu'il est myope, le masqué...
A la sortie de la séance, Behind ne va pas vous mentir : il concèdera que les belles images gavées de CGI étaient au rendez-vous, tout comme certains décors somptueux et quelques mouvements de caméra incroyables.
Sauf que c'est à peu près le seul truc qu'il retient de positif de sa nouvelle aventure en Terre des Lions.
Le reste, c'est beaucoup d'occasions manquées, car Disney échoue tout simplement à livrer, avec Mufasa, une origin story célébrant son glorieux héritage et l'aura culte du film d'animation de 1994. Disney, encore pire, s'avère incapable d'étendre correctement son univers et, tel un lion roupillant dix-huit heures par jour, se contente de mollement capitaliser sur son succès et, finalement, de raconter la même chose avec trente ans de décalage.
C'est triste à dire, mais Mufasa réussit même à saloper certains personnages, un comble. Il n'y a qu'à voir l'opportunisme avec lequel on reconvoque Timon et Pumba de manière artificielle, pour mieux les rendre insupportables à l'écran. Qu'il est loin l'incroyable et irrésistible duo de naguère ! Ainsi, tout comme Alien Romulus cet été, Mufasa est manifestement incapable d'exister par lui-même ou de porter à l'écran une identité propre et singulière.
Mais le pire, sans doute, c'est que le film fait de Taka/Scar, au point que le lien entre le personnage et son homologue animé adulte apparaît des plus inconsistants. Tout comme l'élément déclencheur de son rôle de grand méchant, hérité... D'une comédie romantique tartignole de Nöel ! Là, le masqué a cru tout bonnement rêver.
Le fait, pour Disney, de recycler nombre d'éléments du film original, de rabâcher avec ardeur certaines de ses phrases cultes, ou encore d'imiter plusieurs fois la scène de la trahison de Scar ne sera pas des plus surprenant pour beaucoup d'entre vous. Ce qui l'est beaucoup plus, c'est l'absolue inanité de toutes les chansons de l'oeuvre, Lin-Manuel Miranda, que l'on n'a jamais entendu aussi peu inspiré, étant à des années lumière du génie musical de Tim Rice et Elton John.
Avec une telle coquille vide, par ailleurs lardée d'enjeux incertains loin du tragique et d'ellipses suspectes dans la fuite de ses personnages, pas sûr que Disney regagnera de sitôt sa couronne de roi de l'entertainment...
Behind_the_Mask, dernier membre en date de la dynastie des rois fainéants.