Pour bien commencer l'année, regardons un classique me suis-je dit…
Bon j'aurais pu débuté par un truc plus facile d'accès mais bon si 2021 est à l'image du film alors celle-ci sera compliqué, partira dans tous les sens et quand elle finira, tu ne seras même pas si tu l'as apprécié^^
Commençons par ce qui est le commencement… enfin peut être… probablement...surement pas… Rayer les mentions inutiles^^ Bref, rien que le départ de cette histoire s'avère tendu.
On suit l'histoire de Rita, une jeune femme à Hollywood qui durant une nuit devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. Par la suite, elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice en devenir qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité.
De ce que j'ai compris, le film s'articule autour de deux blocs assez distinct, la première partie étant une vie fantasmée par l'une des protagonistes qui est un enchevêtrement de scènes/d'actions successives sans nécessairement de connexion entre elles tout en alternant fantasmagorie et réelles traduisant ainsi dans la forme la notion de rêves d'un cerveau humain qui dort et dont la pensée n'est pas linéaire tandis que la seconde partie sert à récolter des indices pour comprendre ce qu'on voit et ce qu'on a vu et comment tout cela s'imbrique, la bascule entre les deux parties étant représentée par la boite bleue ouverte tel la boite de pandore.
Bien entendu ici, Lynch fait côtoyer le présent, passé, futur avec des notions antagonistes allant du fantastiques, imagées au réelles avec des points de vue à la première personne voire carrément méta -avec brisage de 4em mur où les personnages s'adressent directement aux spectateurs- ce qui a pour incident de désarçonner le spectateur peu averti, l'œuvre étant ici construit tel une épreuve labyrinthique nous poussant dans nos retranchements les plus profonds.
C'est une œuvre qui divise tant une importante partie des spectateurs peut passer à côté du propos à l'instar du métrage Last Words de Jonathan Nossiter dont la singularité a crispé certains.
L'ayant vu en 2021, visuellement, l'ensemble est très daté que ce soit la façon dont sont montées les scènes, les transitions, le cadrage, la colorimétrie sans parler du look ou encore de la constitution et construction des personnages dont les aspérités et traits de personnages ont été poussés à fond (même si je suspecte que ce soit fait exprès pour ces derniers).
Naomi Watts et Laura Elena Harring sont envoutantes et leurs alchimies fonctionnent à merveille.
Elles n'ont pas hésité à se mettre à nue -littéralement- pour livrer ainsi des prestations de haute volée issue d'un investissement corps et âme intense (qui se fait finalement assez rare) ce qui réjouira le public.
Néanmoins, on pourrait dire que le saphisme montré -tantôt de façon crue et voyeuriste à base d'érotisation maximum des corps tantôt de façon subtil et avec pudeur avec des tensions sexuelles et jeux de regards- est un moyen pour le metteur en scène de recapter l'attention de son audience mais si on part du postulat que le récit est centré sur nos pulsions et envies intériorisées alors il est concevable qu'il y ait les deux qui se côtoient notamment pour illustrer des notions sous jacentes propres à un certain penchant de l'humanité.
En effet, selon moi, les personnages étant la représentation des 7 péchés capitaux (colère, paresse, envie, orgueil, avarice, gourmandise, luxure) et de nombreux éléments du récit peuvent être interprété par une lecture d'inspiration assez religieuse.
Le reste du casting restant dans leurs partitions tantôt décalé comique tantôt horrifique apporte de l'épaisseur au récit que ce soit en surface ou en profondeur sans pour autant voler la vedette au duo.
Le bruitage et le mixage sonore est parfois franchement déconcertant et participe à donner à l'ensemble un sensation d'étrangeté.
Si je devais résumer mon propos, quand j'eus terminé le visionnage de cette proposition artistique, plusieurs sentiments contradictoires me parvenaient.
Déjà d'une part, le fait de ne pas l'avoir vu dans des conditions optimales (en salle) à l'instar de Last Words ou encore Tenet a aussi je pense de facto amenuit la résonnance artistique de la proposition (peut être un 7 si vue en salle) mais aussi, la volonté d'être dans l'abstrait de façon plus ou moins extrême peut être rebutant à la longue.
A travers celle-ci, Lynch a semble t il chercher à ce que le spectateur soit dans une attitude pro active afin que celui-ci puisse se faire sa propre interprétation mais selon moi, à trop vouloir se démarquer et n'apporter qu'une ligne directrice trop fine et parsemée, ce dernier perd une importante partie de son audience alors que je pense humblement qu'une œuvre doit être partagée pour être vécue et vivante.
Ce serait cependant dommage qu'une certaine partie de cinéphiles qui ne jurent que par lui n'acceptent pas qu'on puisse émettre des réserves sur ce film sans mais bon c'est le jeu.
A découvrir pour les curieux mais si vous ne voulez pas trop vous casser la tête, cette proposition artistique n'est peut être pas faite pour vous dans un premier temps.